A peine avions-nous quitté la gare de Kathgodam – après une expérience de train de nuit qui a impressionné mes parents – et commencé notre ascension (en voiture) vers Ramgarh que je me suis sentie plongée dans l’univers de Tarun Tejpal (voir dans ma liste de livres Loin de Chandigarh). Et je ne me suis pas trompée ! En vérifiant ce matin, Ramgarh est tout juste à une cinquantaine de kilomètres de Jeokilote… « A mesure que nous montions, les pins se resserraient de plus en plus autour de nous et notre humeur s’allégea. »
La tête dans les nuages…
A 1 700 mètres d’altitude, notre bungalow, perché sur une colline, nous offrait une vue plongeante dans la vallée. « La brume était encore figée. A cette époque de l’année, elle s’animait toujours lentement. Dans deux heures, elle s’élèverait peu à peu du fond de la vallée. D’abord sous forme de boules de coton denses et blanches, incroyablement pures, avant d’envahir la vallée entière. […] Elle nous couperait du monde. »
Repos de l’âme…
Rien d’autre à faire que de manger, jouer, lire, faire du yoga (je suis assez obstinée quand je me mets à quelque chose) se balader – au risque de se faire surprendre par une averse diluvienne. « Assis face à face, nous regardions le ciel crachoter. Il n’est rien de plus beau que la pluie en montagne. Contrairement à la plaine, il n’y a aucun flou dans ses formes. On capte chaque trait d’eau. Quand la pluie s’accélère, on peut encore la suivre. Lorsqu’elle s’incline, on peut adopter son angle. Nous étions cernés de pentes verdoyantes, avec des sous-bois broussailleux et des arbres vénérables mais intimidants. Des plantes rampantes bondissaient d’une cime d’arbre à une autre, les attelant ensemble. Une grive siffleuse perchée sous l’avant-toit ébouriffait ses plumes. »
Des jardins et des vergers incroyables (pêches, pommes, abricots, fraises, prunes, grenades, j’en passe et des meilleurs), une flore exceptionnelle, des odeurs superbes après la pluie…
« Derrière nous, la vallée dégringolait, verte et sombre. En face s’élevait la montage. […] Le ciel était vaste et bleu, parsemé de croûtes de nuages blancs. On entendait l’écho de moteurs accélérer ou décélérer. Les sous-bois bruissaient d’activité, surpeuplés de mésanges, de rouges-gorges, de pinsons, de sittelles et d’une multitude d’autres petits oiseaux impossibles à identifier, qui voletaient et jacassaient. Nous humions, nous regardions, nous écoutions, nous existions. »
Mes photos sont ci-dessous:
Kumaon Hills, Uttarakhand - Aout 2011
Et comme Tarun Tejpal recommende de monter là-haut en écoutant Mohammad Rafi, voici une de ses chansons : Aa Zara Mere Hamnasheen :
Voilà pour Ramgarh dans la chaîne himalayenne de Kumaon dans l’Uttarkhand.
Merci Neemrana !!