Isidore a toujours été un type à croiser - éventuellement - les jours de pluie.
Jusqu'au jour où Isidore a changé.
Non, jusqu'au jour où Isidore s'est métamorphosé.
Si vous le croisiez sous une averse, Isidore vous faisait l'effet d'un arc-en-ciel alors que je vous assure, il flottait toujours.
Isidore avait trouvé sa voie.
Il avait percé.
Non pas qu'Isidore soit devenu célèbre, non.
Mais Isidore était quand même devenu une vedette.
Une star privée.
La pépite d'une nénette.
Une seule à la fois, mais canon.
Dans sa façon de parler, même dans sa façon de parler, Isidore était un autre Isidore.
Il ne cessait de répéter qu'il faisait le buzz.
"Mon petit buzz à moi", rectifia-t-il un jour.
Puis il se corrigea encore.
"Mon tout petit buzz perso".
Ensuite, il évoqua son "solo buzz".
Il s'écoula combien ? Deux jours ? A peine.
Isidore est redevenu le Isidore d'avant.
Reste qu'on peut maintenant le rencontrer les jours de pluie.
Il suffit de le contourner.
Dans son sillage, on piétine des étoiles.