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Elle est pas mal, celle-là… Parce qu’il faut bien...

Publié le 17 août 2011 par Fabrice @poirpom
Elle est pas mal, celle-là…

Parce qu’il faut bien...

Elle est pas mal, celle-là…

Parce qu’il faut bien rentrer. Et pour ce faire, les bons tuyaux de Papa Tiger sont une piste sérieuse.

Trente ans de bécane, à user sa gomme sur l’asphalte de France ou d’ailleurs. Aujourd’hui, à profiter des vieux jours naissants, payés par la nation en remerciements des dures années de labeur, pour triper avec les potos ou avec madame. L’Europe à dos de trois-cylindres anglais, le désert d’Afrique du Nord cramponné à un 250 enduro… Papa Tiger, c’est le guide Michelin de la baroude à deux roues aux p’tits oignons. Entre deux gorgées de vin blanc, il parle avec la voix de la sagesse et zieute la carte avec la lueur de l’espièglerie.

Bon, c’est mon ami qui s’occupe des parcours. Moi, je gère la logistique des voyages. Mais, en fouillant, je dois pouvoir retrouver le parcours.

Superflu. Trop intrusif. Trop dérangeant. Laisser cet homme siroter son jus de raisin frais semble… Plus délicat.

Papier, stylo. Des noms de bleds, des lettres, des numéros.

Et celle-là, c’est la D518. De Die à La Chapelle-en-Vercors. Elle remonte le long de la région. Et elle se passe, pour moitié, calé au chaud derrière un joli petit Béhème Série 1. Boîte à roues, certes. Mais compacte, agile et honnêtement motorisée. Et joueuse avec çà. Pizza-O-Miel qui carbure au Sans Plomb. L’animal roule propre, nerveux sans être enragé. Vadrouille dans un paysage qui gifle et une route qui chatouille. Derrière, quatrième pour être souple, troisième pour être nerveux, seconde pour les lacets. À mi-chemin, ce dernier rapport sert à le dépasser. Le mec coupe les gaz une seconde - pure courtoisie. Sur la bécane, salve de gestes approbateurs. Dans le rétro, appels de phares à répétition. Et, une demie seconde plus tard, un bras tendu par la vitre conducteur. Un pouce tendu, un salut tar-mo, un bras qui disparait, un dernier appel de phares. Virage.

L’ascension se termine par un tunnel qui traverse le sommet. De l’autre côté, pause clope d’apaisement cardiaque sur une étendue de terre - parking de fortune. Geste indispensable qui s’accorde avec le sourire.

Et c’est con de sourire à une montagne.

Le temps de quelques bouffées et le Béhème apparait. Ne s’arrête pas. Ralentit à peine. Baisse la vitre passager. Deux sourires scintillent rapidement. Et la paume de la main du conducteur salue une dernière fois. L’honnête boîte à roues commence sa descente.

Et celle-là, la D518, comme tant d’autres à peine appréciées sur les derniers jours du voyage (au pied des Alpes, dans la Drôme), prend une valeur particulière.

Un repérage. Parce qu’il y aura d’autres voyages. Et que ces régions méritent qu’on leur accorde plus de temps.

Remontée à Paris en deux jours. Le premier à suivre les tuyaux de Papa Tiger, le second calé sur un itinéraire bis. Et la Bourgogne a de la gueule.

Repérage.

Tranquille ballade pour récupérer l’A6 à quelques kilomètres au Nord Ouest de Fontainebleau. Et vivre une blague peau de banane.

Voie de gauche. Coup de gaz jusqu’à 150-160 pour un dépassement. Se rabattre. Stabiliser l’allure. Et sentir Kakoueta sombrer. Essorer la poignée. 140, 135, 130, 125… À 120, c’est la jauge à essence qui raconte la chute.

Et écarter la jambe gauche, plonger la main entre le réservoir et le moteur, tâter, calmement, pour identifier le robinet d’accès à la réserve, tourner enfin le petit bout de ferraille, c’est presque aussi con que de sourire à une montagne. Le rock’n’roll de la voie rapide en plus.

Il doit sans doute être possible de ne pas éclater de rire la gueule coincée dans un casque de moto. Sans doute.

Pause vitamines. Quelques minutes plus tard, un panneau lumineux géolocalise.

A6b fermée pour travaux.

Deux tronçons, chacun emprunté par une moitié de planète, sont sur un bateau. L’un d’eux tombe à l’eau…

Bouchons, remontée de file, coup de guidon, coup de frein, coup de gaz, coup de chaud pour survivre.

Back in business.

Retour au bercail. Qui a une gueule de mois d’août. Périphérique fluide alors qu’il est presque dix-huit heures, travaux dans toutes les rues, places de stationnement dans les quartiers normalement atrophiés.

Tout est à sa place. Ou presque. À la maison, il y a un vieux 16/9ème qui trône dans le salon. Et un four. Dans l’autre chambre, un congélo de deux mètres coincé entre le lit et la commode.

J’ai tout mis en vente sur le net. Mais j’ai failli garder le congélo comme placard.

Un nouveau coloc. Puce.

J’ai lu tous les billets mais j’veux bien du backstage. C’était bien les vacances?


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