Violaine Guillerm | seulement me voilà

Publié le 23 août 2011 par Angèle Paoli
« Poésie d’un jour



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[SEULEMENT ME VOILÀ]

seulement me voilà
sans coutures
à satisfaire qui me subsisteraient


amour et solitude
à leur sommet
elle prochaine et réelle

toujours
en route et non désituée
ni abstraite, ni mitigée
ni assénée, elle éprouve
sa référence
son alliance, cette véracitéles futurs et les passés
me rendent
visite, j’embrasse
ces êtres encore, les épouse
me refonde, qu’ils reçoivent
l’aujourd’hui
cet extraordinaire, et je
me ramifie


Violaine Guillerm, Scordatura, Éditions isabelle sauvage, collection « Présent (im)parfait », dirigée par Alain Rebours, 29410 Plounéour-Ménez, 2011, pp. 94-95.

  Musicienne professionnelle (instrumentiste de basson), Violaine Guillerm (née en 1968) vit et travaille à Montpellier. Son premier recueil de poésie, Prêts longtemps, a paru aux éditions isabelle sauvage, dans la collection « présent (im)parfait », en octobre 2008. Elle a également collaboré avec l’artiste peintre Aurélie Thiolat à deux livres d’artiste, le premier, Chincoteague, ayant paru aux éditions Christine Debras et Yves Bical (Bruxelles, 2004), le second, S’ouvre juste le geste, aux éditions isabelle sauvage (Plounéour-Ménez, 2008).
  Dans le duo qu’est le recueil Scordatura, deux voix concertantes s’engagent côte à côte, « langue à langue », puis, en contrepoint, se mettent à vibrer, à osciller, s’inversent, se chevauchent, s’entrechoquent, s’épousent… Il y est question de rythme, de durée et d’intensité, mais aussi de tension, d’intervalles, de mélodie et de consonances, il est question d’émotions, de vibrations, de sensations et de jubilation, il est question de corps, masculin-féminin, et de désir ; les voix, les langues, les corps s’emmêlent et brouillent les pistes. Comme s’il s’agissait d’une scordatura (manière d’accorder les instruments à cordes qui s’écarte de l’accord traditionnellement établi), le texte agit « en désaccordant-réaccordant l’angle intime du dire et de l’écoute ». « L’harmonie apparaît alors en secret ». « Les yeux se ferment dans la lumière. Sans mot ».



VIOLAINE GUILLERM


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■ Voir aussi ▼

→ (sur poesie.evous) une fiche sur le recueil Scordatura
→ (sur Poezibao) Les éditions isabelle sauvage, par Olivier Goujat



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