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Nous avons aussi aimé du Corbusier... il y a longtemps...:Chapelle Notre Dame du Haut, Ronchamp, France, 1950 - 1955

Publié le 23 août 2011 par Lauravanelcoytte
Nous avons aussi aimé du Corbusier... il y a longtemps...:Chapelle Notre Dame du Haut, Ronchamp, France, 1950 - 1955 Chapelle Notre Dame du Haut, Ronchamp
photo Paul Koslowski 1997
© ADAGP
INFOS PRATIQUES

Colline de Bourlémont
70250 Ronchamp
Contact : tél. + 33 03 84 20 65 13
Site : http://www.chapellederonchamp.fr
Accès : gare SNCF de Ronchamp
Visitable


L'essentiel de la construction consiste en une coque de béton de deux membranes séparées par un vide de 2,26 m constituant la toiture de l'édifice. Cette toiture imperméable et isotherme repose sur le sommet de potelets faisant partie d'un pan vertical de béton revêtu de "gunnite" ou armant les murs de vieille pierre des Vosges provenant de l'ancienne chapelle détruite par les bombardements. Ces murs sans contreforts épousent, en plan, des formes curvilignes destinées à donner de la stabilité à cette maçonnerie grossière. Un intervalle de quelques centimètres entre la coque de la toiture et cette enveloppe verticale des murs fournit une arrivée de lumière significative.

Le sol de la Chapelle descend avec le sol même de la colline dans la direction de l'autel. Ce sol est fait d'un dallage de ciment coulé sur place entre voliges et dont le dessin est dicté par le Modulor. Certaines parties, en particulier celles sur lesquelles reposent les autels intérieur et extérieur, sont de belles pierres blanches de Bourgogne ainsi d'ailleurs que les autels eux-mêmes. Les tours sont construites de maçonnerie de pierre et coiffées de calottes de ciment. Les parties verticales de la Chapelle sont revêtues de mortier au canon à ciment blanchi à la chaux - intérieur et extérieur. La coque de béton de la toiture est laissée brute de décoffrage.

L'étanchéité est assurée par une application multicouche avec parement extérieur d'aluminium. A l'intérieur, les murs sont blancs; le plafond gris de béton décoffré; le sol de ciment et de pierre; les bancs en bois d'Afrique réalisés par Savina; le banc de communion en fonte de fer coulé par les Fonderies de Lure.

L'éclairage diurne est fourni par une distribution caractérisée des ouvertures fermées de glaces claires et parfois de verres de couleur. II ne s'agit pas de vitraux; Le Corbusier estime que cette formule d'éclairage est rattachée trop définitivement à des notions anciennes d'architecture et très particulièrement à l'art roman et gothique. II n'y a donc pas ici de vitraux, mais des vitrages au travers desquels on peut voir passer les nuages ou remuer les feuillages des arbres et même circuler les passants.

L'intérieur de l'une des trois chapelles est peint de rouge intense tandis qu'un peu plus loin le mur conduisant à la sacristie est peint de violet. La porte principale des processions (9 m²), pivotant en son milieu, est couverte sur chaque face de huit feuilles de tôle d'acier émaillé à 760 degrés de chaleur, de couleurs vives. C'est la première fois qu'on applique cette technique à l'architecture. La porte ouvrant sur la plate-forme des cérémonies de plein air est en béton coulé, la poignée étant en bronze.

La Chapelle (comme d'ailleurs toutes les constructions de Le Corbusier) est tracée au Modulor. On a pu ainsi réduire les dimensions à des chiffres parfois extravagants sans pour cela que le spectateur ressente la petitesse des dimensions de l'ouvrage. Le Corbusier admet que se manifeste ici l'événement plastique qu'il a qualifié "d'espace indicible". L'appréciation des dimensions s'efface devant l'insaisissable.

Sur l'une des photographies reproduites ici on peut voir la Chapelle sur ses murs de maçonnerie de pierres récupérées. Quantité de ces pierres demeuraient inemployées; on décida qu'au lieu de les transporter au loin on les amoncellerait en pyramide à l'extrémité de la pelouse. Ainsi fut fait. Un jour, on demanda à Le Corbusier d'élever un monument aux Français morts sur la colline à la Libération. La pyramide étant là, Le Corbusier demanda à Maisonnier, de son atelier, de donner le pigeon de métal martelé qu'il avait si joliment réalisé quelques années auparavant chez lui. Sur ce métal martelé on fit un moule pour fondre du bronze. On l'installa sur une hampe faite de deux cornières de fer pinçant une dalle de fonte de fer avec lettres à jour et lettres en relief. Ainsi naquit un monument bien situé, bien proportionné et n'ayant coûté (à peu près) que la peine de l'idée.

Dans la Chapelle reste à achever l'équipement de l'autel (tabernacle) et un emplacement définitif de la croix; celle-ci occupant actuellement l'axe du maître autel provoque un amoindrissement réciproque des deux éléments en présence. La croix de bois sera placée sur le côté à droite; le tabernacle en émail recevra la croix rituelle.

http://www.fondationlecorbusier.fr/corbuweb/morpheus.aspx... &itemCount=78&sysParentName=&sysParentId=64


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