L’ultime épisode du volet américain de l’affaire DSK s’est achevé aujourd’hui. La décision du Procureur Cyrus VANCE de renoncer à poursuivre DSK devant un tribunal, laisse un goût amer à toutes les parties concernées. Les soutiens de DSK ont raison de dire qu’on ne devrait pas emprisonner et humilier un justiciable de la façon dont on a humilié l’ancien Directeur Général du FMI sans avoir de sérieuses preuves de sa culpabilité. De l’autre côté, le camp de Nafissatou DIALLO est en droit de regretter que l’on prive celle qui était présumée victime de viol, d’un véritable procès qui aurait permis de confronter les deux versions et d’aborder tous les aspects de cette affaire.
Que l’on me comprenne bien : je reste favorable à ce principe fondamental pour une justice saine : le doute doit toujours profiter à l’accusé. L’appareil judiciaire n’est jamais aussi pire que quand il détruit la vie d’un innocent.
Mais ce qui est regrettable dans ce cas, c’est que quand on lit le rapport du Procureur, on a l’impression que c’est la plaignante qui est jugée (sur sa vie, sur ses mensonges, etc.) ; et qu’au contraire DSK n’a eu qu’à se taire dans toutes les langues pour obtenir gain de cause. Hélas, tout ceci confortera les esprits les plus cyniques qu’il n’est donc pas si difficile de commettre un viol et de s’en sortir, pourvu que la victime soit reconnue menteuse ou amnésique. Ce sentiment de plus en partagé de l’inefficacité de la Justice pourrait pousser des honnêtes citoyens à se faire justice eux-mêmes. Ce qui serait terrible pour la Démocratie.
Le leader socialiste devra encore affronter la plainte au civil déposée par la jeune Guinéenne et les plaintes en France ; mais il peut maintenant reprendre le cours de sa vie avec plus de sérénité. Cependant, ses partisans et lui seraient bien inspirés de ne pas faire preuve de triomphalisme. Parce qu’en l’absence de procès, il restera de ce 14 mai que dans la suite 2806 une femme de ménage et un client personnes qui ne s’étaient jamais vus ont eu en 9 minutes une relation sexuelle que la femme considère comme forcée et dont l’homme n’a même jamais reconnu l’existence…C’est mince comme réhabilitation, mais ainsi va la vie !