J’aime pas quand le temps est canin (mais j’aime faire ma Schtroumpfette grognonne, vous l’aurez constaté).
D’abord, y’a la pluie. Et la pluie, c'est le mal. Pour peu qu'on ait, comme moi, les cheveux sensibles, à la moindre goutte un tantinet humide, c'est parti : ça boucle, ça frisotte, ça crolle (comme on dit en Gelbique). Et tous les produits lissants du monde et de Loréal n'y feront rien.
La pluie, en plus de faire friser, ça plaque. Oui, les deux ne sont pas incompatibles. D’abord, ça frise, ensuite, si elle continue, la pluie, ça plaque la tignasse. Le double effet du crachin, ma bonne Dame.
La pluie, ça tache les lunettes, en laissant de grosses gouttes acides qui vont sécher en faisant des auréoles. Après, faut gaspiller son énergie à les nettoyer, si c’est pas dramatiquement dramatique.
Et puis la pluie, ça mouille, et c’est bien son effet le plus pervers, ça mouille. On ne s’en rend pas toujours compte, que ça mouille autant, surtout lorsqu’il s’agit d’un petit crachin. Mais au fil des minutes, et des heures, voire des jours, vu qu’on est en Gelbique, ça dégouline dans le cou et ça commence à transpercer de partout, du manteau étrangement fabriqué pour les pays où il ne pleut pas, des bottes qui ne sont, malheureusement, pas en caoutchouc. L’enfer sur terre. Ou presque.
Ensuite, y’a le vent. Et le vent, c’est le mal.
Le vent, il aime les cheveux. Ou il les aime pas. J’arrive pas à le cerner, le vent, il est un peu hypocrite. En tout cas, son but est d’être créatif en matière de look : mèches folles, chignons défaits et touffes rebelles. Créativité assurée.
Le vent, il n’aime pas les parapluies. Il adore se jouer d’eux, les retourner, les tournebouler, les transformer, les dépiauter. Il aime aussi empêcher les parapluies de s’ouvrir, en usant de sa force. Et si par malheur ils s’ouvrent, il adore les empêcher de se refermer, histoire de faire durer le supplice.
Le vent n’aime pas non plus les chapeaux, qu’il fait virevolter au gré de ses envies. Retomber. Repartir. Et tomber à nouveau. Petit filou, va. Vilain vent.
Le vent adore être glacial. Et même s’il ne l’est pas, avec sa force, il donne une sensation de froid, s’infiltre par les manches, ressort par le col, fait frémir la peau et les oreilles, fait pleurer les yeux et couler le nez. Le vent adore ça, je le sais. Il est sadique. Il est joueur. Il est fou.
Oui je l’affirme, le temps canin, c’est le mal. (Unicks) Illu de Mako, qui la montre face à l'adversité...