Une des choses qui caractérisent une oeuvre de l’esprit protégeable par les droits de propriété intellectuelle et le droit d’auteur, c’est que les textes soient rédigés avec un « style propre à l’auteur »
Vaste débat : c’est quoi le style ?
Un roman qui sort pour la rentrée littéraire a soulevé une certaine polémique et j’en suis venue à me poser la question du style.
Parce que les auteurs sont obsédés par leur style. Pas tous, heureusement, mais c’est une question qui revient régulièrement : c’est quoi mon style ? comment l’améliorer ? Et patati et patata…
Après avoir constaté que certains appelaient « style » une systématisation de l’emploi d’adjectifs vaseux et surtout puisés dans le dico de mon arrière-grand-mère (Nouveau Larousse illustré édition de 1940 retrouvé dans la maison de vacances de ma grand-mère cet été, promis, je vous en citerai quelques perles, c’est à mourir de rire parfois !), ainsi qu’un usage abusif de phrases alambiquées, j’en viens à me demander ce qu’est un style et surtout à quoi ça peut servir.
En lisant les extraits du bouquin de Marien Defalvard (18ans -voir lien ci-dessus), j’ai eu l’impression qu’il avait suivi les règles pour écrire un roman de type harlequin. Ok, en plus littéraire et moins maladroit. Mais ce qui me plaît dans les harlequins, c’est que ça ne se prend pas au sérieux : c’est de la littérature pas chère, stéréotypée et c’est pour ça que j’apprécie. Je n’ai pas l’impression qu’on prend le lecteur pour un con. Sauf que là, le roman de Defalvard, c’est un bouquin présenté comme une texte génial et stylé…
Le style, ce n’est pas accumuler les mots savants, parler de manière ampoulée. Le style, sans rien derrière, c’est creux. Le style, sans souffle, sans message, sans réalité, sans vérité, ça ne sert à rien.
En fait, le style, ce devrait être le dernier des soucis d’un auteur : avant de s’en inquiéter, il faut avoir une histoire. Il faut que les personnages, les situations sonnent justes, qu’un certain souffle pousse le lecteur à continuer sa lecture, l’empêche de s’arrêter. Si l’on a tout ça, on excusera le style maladroit ou surchargé, parce que l’auteur aura fait son boulot : celui de transmettre un message, une histoire, une vision.
Par contre, un roman basé uniquement sur un style, c’est une façade sans rien derrière. Mais après tout, c’est la mode de l’époque : tout dans la gueule et le vide insondable dans les coulisses…