Il s'agit cette fois-ci d'un projet un plus volumineux qui durera tout le second semestre. Il y aura un article consacré aux différentes étapes marquées par des critiques intermédiaires.
OBJECTIFS DIDACTIQUES GENERAUX:
1. Analyse critique et connaissance historique des éléments constitutifs d’une maison et d’un quartier d’habitations.
2. Identification, description et mise en espace des parts constituant le thème.
3. Formulation et définition architecturale du rapport entre maison et espaces extérieurs.
4. Prise de conscience des incidences des choix individuels sur la sphère collective.
5. Maîtrise des éléments constitutifs d’une maison du point de vue constructif, de l’économie des moyens et du développement durable.
6. Maîtrise des moyens graphiques et tridimensionnels de communication du projet.
INTRODUCTION:
En 2006 la moitié de la population mondiale habite dans une région urbaine, d’ici 2025 ce chiffre atteindra 58 %. En Europe, ce chiffre est à ce jour de 73 %, il atteindra d’ici 2025 77 % et même 82 % pour la Suisse selon les prévisions de la division population de l’ONU (sources OFS et ONU). Parmi ces chiffres, il s’agit de comprendre que l’avenir de la population se dessine dans les villes. Deux hommes sur trois y résideront dans un futur proche.
Quelle ville pour l’homme de demain? Cette question est au centre des préoccupations de notre profession. Le travail pratique du semestre de printemps de l’atelier ortelli propose d’explorer une part de cette question.
En partant d’une situation concrète, le quartier de la Blécherette à Lausanne voué à un proche développement, le projet, dans son ensemble, constitue une réflexion sur deux questions fondamentales strictement liées:
Quel développement territorial et urbain durable pour la ville? Quel type de densité en tant que facteur d’urbanité?
Il est évident que la densification représente une condition incontournable pour un développement durable du territoire. Cependant, une question capitale reste ouverte:
Comment densifier?
Il est également évident que la densité en tant que telle constitue une condition nécessaire mais non suffisante pour la solution des problèmes posés par l’aménagement urbain.
En d’autres termes: la densité est-elle une garantie d’urbanité?
La réponse étant négative, il convient d’envisager des paramètres plus étendus que les aspects quantitatifs pour définir la notion de densité.
Le type morphologique Low Rise High Density est une approche sensée de la question. Caractérisé par de faibles gabarits et une forte densité en termes d’occupation du sol, ce type permet, à l’intérieur d’un plan directeur précis, le développement de projet de logements individuels groupés de grande qualité. L’aspect qualitatif réside non seulement dans la liberté offerte pour l’établissement de chaque projet, mais aussi dans le potentiel offert par les espaces extérieurs privés ou communs et le partage d’infrastructures à l’échelle du quartier.
Le projet d’atelier se focalisera donc sur un type d’habitat précis: La maison unifamiliale avec espaces extérieurs (jardin, cour, courette, patio, loggia, pergola, couvert, etc). Groupées de manière contiguë, ces entités forment un ensemble cohérent d’îlots et génèrent divers espaces publics; rues piétonnes et places dont le caractère sera défini par la somme des interventions individuelles.
L’espace d’habitation individuel groupé constitue le thème que chaque étudiant explorera. Cette réflexion préalable doit permettre d’identifier les différentes parts constituant le thème et décrire la nature des relations qu’elles entretiennent, à l’échelle du quartier et à l’échelle de l’habitation. Que peut offrir la mitoyenneté? Comment peut-elle se mettre au service de la collectivité sans restreindre la liberté individuelle? Quelles sont les activités menées par l’homme dans l’espace d’habitation? Est-ce que certaines d’entre elles sont prépondérantes? Peut-on en qualifier certaines de majeures, d’autres de mineures? Autant de questions dont les réponses, en guise de première prise de position, peuvent varier.
En menant cette réflexion, en interrogeant le thème, l’étudiant construit l’imaginaire du projet. En qualité d’architecte, c’est la position qu’il soutient face à la question qui lui est posée. Position d’auteur qu’il défend devant la société qui sollicite sa réponse en matière d’habitat. Le projet prendra en compte le site proposé, constitué de parcelles mitoyennes, en l’intégrant à part entière au point de vue porté sur la problématique.
L’étudiant énoncera ainsi une série d’intentions de mise en espace du thème. A valeur de fil conducteur, cet énoncé guidera et orientera les décisions à prendre lors de chaque étape du projet. Implantation, volumétrie, orientation, structure, espace, lumière, système constructif, matérialisation et traitement des aménagements extérieurs formeront un tout exprimant la pertinence de ces choix.
Le projet devrait s’exprimer comme l’idéal lieu de rencontre entre le thème et le territoire.
L’étudiant devra maîtriser l’organisation du programme en qualifiant spatialement, structurellement et constructivement chaque part en référence au tout. A ce titre il traitera les aménagements extérieurs en parfaite continuité avec la maison. Il devra définir les rapports entre intérieurs et extérieurs et prendre position sur les questions de vue, de lumière et d’ensoleillement. Il sera en outre capable de répondre aux contraintes d’économies d’énergie et de moyens exigés pour ce type d’habitat.
L’étudiant démontrera sa capacité à gérer la volumétrie du projet en rapport à la parcelle et au quartier. Il tiendra compte des conditions particulières régissant sa parcelle et tentera de les exploiter dans le projet tout en évaluant l’impact de ses choix sur l’espace de la collectivité publique.