Un matin d’hiver, je suis entré très tôt dans l’atelier, en laissant la lune allumée.
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Vivre de sa peinture ? Peut-être. En mourir ? C'est plus sûr.
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Je rêve d’être insomniaque.
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Dessiner, c'est observer. Pour mieux observer, il est conseillé de dessiner. On n'en sortira donc jamais.
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Finir une lettre par : "embrasse-toi pour moi".
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Tous ces gens, ils ne croient pas si mal dire.
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Angoissé lourd, hypocondriaque taré, alcoolique léger, un peu à la masse, revient à la charge, une once de talent (reste à prouver), des tonnes de questions : tout bien pesé, une vie de peintre.
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Le regard appuyé et la main levée (dessiner).
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Note d’atelier : mes bols d’acrylique empilés ressemblent à des crépidules.
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En toile de fond des arrière-pensées. Autant dire très loin.
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Tic verbal de peintre : “voyez ce que je veux dire”.
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Je lis très peu de romans. Je n'aime pas beaucoup que l'on me raconte des histoires.
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Vivre de sa peinture ? Pourquoi pas. Vivre sa peinture ? Pour sûr.
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Tous les matins, pour commencer, je vais à l'atelier revoir le travail de la veille : l'œil est à jeun.
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On ne termine pas une toile. On l’accomplit.
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Souvenir de connivence : quand à l’atelier je passais la journée dans l’encre, je devais le soir, pour rentrer à la maison, montrer patte noire.