Et voilà le premier septembre. Comme l’an dernier, l’occasion de revenir sur les bouquins et les films des 365 jours passés.
Côté lectures, le chiffre est assez minable : à peine 69 textes au compteur. A l’inverse, niveau film, j’explose tout (mais à regret, j’aurais aimé lire plus) : 382 films visionnés.
Dans cette masse, quelques-uns à retenir bien sûr. Côté livre :
- « William Blake » par Gilbert Keith Chesterton. Une biograhie très personnelle de Blake, virant plus à l’essai littéraire qu’à la biographie à proprement parler. Le verbe est un régal, la validité des propos parfois discutable.
- « Cotton Point » de Pete Dexter. Du polar très noir et très froid. Magistralement écrit pour nous embarquer dans une bourgade du fin fond des Etats-Unis dans les années 50.
- « La malédiction Hilliker », le premier livre d’Ellroy où il n’y ait pas de crime à proprement parler. Bien plus biographique que « Ma part d’ombre ». Une écriture puissante, réservé aux connaisseurs du monsieur.
- « Le marin à l’ancre » et « Les hommes à terre » de Giraudeau. Il raconte toujours un peu la même histoire, mais sa manière d’évoquer les tribulations de marins mérite le voyage.
- « On m’a demandé de vous virer » de Stéphane Guillon qui reprend ses dernières chroniques radiophoniques. Un grand moment de rire.
- « Mystic River » de Dennis Lehane, au moins aussi grand que l’adaptation qu’en a donné Clint Eastwood.
- « La boîte noire » d’Amos Oz. Un roman épistolaire où se dessine l’histoire d’Israël et quelques phrases d’une force comme Oz sait les marteler, avec violence et splendeur.
- « Dracula » de Bram Stocker. J’ai enfin compris pourquoi les vampires sont éternels. Du très grand roman. (Merci Camille)
- « Le portrait de Dorian Gray » d’Oscar Wilde. Les phrases pleines d’ironie et de piques se courent les unes après les autres, quand elles n’ont pas une profondeur éclatante. (Merci Aurore)
- Relus à l’occasion, « La valise de mon père », texte d’Orhan Pamuk pour son Nobel et « La nuit des enfants rois » de Bernard Lenteric, deux textes forts, l’un pour son constat amer et grand, l’autre pour son inventivité inégalée.
Côté films :
- « Agora », un péplum comme rarement, loin des scènes de combats typiques du genre, plongée dans la Grèce des premiers siècles assurée.
- « Amistad », du grand Spielberg souvent passé à la trappe face à d’autres de ses réalisations, à tort. Au passage « A.I. » est un bijou pour ses 30 premières minutes où le nom de Kubrick est imprégné à chaque plan.
- « Assassin(s) », glauque et humour noir qui méritent le visionnage.
- « Bad Lieutenant : Escale à la Nouvelle-Orléans », du Herzog virant au delirium tremens par instants. A voir pour ses scènes au-delà de la perception (mention spéciale à l’iguane).
- « Brain Dead » de Peter Jackson, ou comment faire un immense n’importe quoi à partir des classiques du film de zombies. Un régal.
- « The Chaser », sud-coréen intense pour une chasse à l’homme ponctuée de cadavres. Avec des accents de Johnnie To par instants (scènes nocturnes en particulier).
- « Chasse au gang » de 1954. Film policier qui reste aussi efficace aujourd’hui, avec son scénar aux relents hitchcockiens.
- « Deux jours à tuer », parmi les meilleurs rôles de Dupontel ces dernières années, même si le scénario devient rapidement prévisible.
- « District 9″, faux film d’extra-terrestres bien plus complexe qu’on ne pourrait le penser au premier abord, doublé d’une réalisation de haut niveau.
- « 8 Mile », enfin vu en entier, par le réalisateur de « LA Confidential ». La maîtrise à la caméra pour filmer la vie urbaine ajoute une touche de perfection à une histoire qui à elle seule mérite déjà le détour.
- « Fahrenheit 451″. Le film a pris un coup de vieux au niveau visuel, pas le propos ni le coup de caméra de Truffaut.
- « Forrest Gump », que j’ai enfin vu en entier. C’est pas trop tôt !
- « Gainsbourg, vie héroïque », une immersion chez Gainsbourg d’une très grande qualité. Mais l’obsession juive de Joann Sfar est franchement rasante.
- « Hotel Terminus », reportage glaçant sur Klauss Barbie. Un chef d’oeuvre du documentaire, sur lequel il faut s’accrocher (c’est long, mais surtout, ça prend aux trippes).
- « Incendies ». Quelques scènes dures, le reste est digne d’une tragédie d’Eschyle.
- « Inception ». Une inventivité puissante derrière le scénario, très hollywoodien mais de grande qualité. Probablement le meilleur Nolan.
- « Jacques Mesrine ». Dyptique où Cassel propose une interprétation de haut vol.
- « La jetée ». Un truc hors norme, entre le film et le roman-photo, signé Chris Marker, on ne sait pas si ça tient plus de Kubrick ou de Tarkovski. Les quelques minutes qui ont inspiré « L’armée des douzes singes », ici dans une version plus intimiste et expérimentale.
- « Jewish Connection », « Bienvenue à Zombieland » et « The Social Network » : trois performances de Jesse Eisenberg dans des styles très différents. Le dernier, signé David Fincher, tient du thriller de génie : tension au paroxysme et aucun meurtre à la clé.
- « Magnolia » et « There will be blood », tous deux de Paul Thomas Anderson. C’est filmé au millimètre près, un talent de réalisation comme rarement égalé.
- « Memories of murder », polar sud-coréen exceptionnel. Une histoire criminelle de haute volée, filmée avec intensité.
- « La montagne sacrée » de Jodorowsky. A consommer sous stupéfiants ou sous alcool, sous peine de rester devant son écran la gueule ouverte à ne rien comprendre.
- « La nuit des morts vivants », « Zombie » et « Le jour des morts vivants », trio de films par George Romero à l’ambiance semi-glauque, semi-nanar, semi-réflexion sociale, sorte de melting-pot incongru et détonant. De très loin supérieur à sa suite pondue ces dernières années.
- « Le Parrain II », aussi intense que le premier volet.
- « Plan 9 from outer space » par Ed Wood. Le nanar du siècle est LA !
- « Le pont de la rivière Kwaï », film de guerre qui mérite le détour.
- « Prends l’oseille et tire-toi » et « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander », du Woody Allen de haut vol.
- « Sailor et Lula » de Lynch. Moi qui n’aime pas ses délires à la « Mulholland Drive », j’ai été bluffé par celui-ci.
- « A serious man ». C’est de l’humour juif absurde, et il faut un brin de background pour apprécier. Mais si c’est le cas, on se régale de ce film des frères Cohen.
- « Spy Game ». Tony Scott en grande forme pour ce duo Pitt-Redford.
- « Super Size Me ». Ca sent l’esprit Michael Moore, et ça fonctionne !
- « Swimming with sharks », où Kevin Spacey dans un vrai rôle de boss tyrannique (loin de la merde qu’est « Comment tuer son boss ? »).
- « Tête de turc ». Roschdy Zem au meilleur de sa forme pour une critique sociale intense.
- « The Town » ou quand Affleck passe derrière et devant la caméra, et que ça marche pour un polar de haute volée.
- « Traffic », probablement l’un des meilleurs films de Soderbergh.
- « The Wrestler » : Rourke au mieux de sa forme, Aronofsky aussi, tout en sobriété et avec un accompagnement musical mesuré à la seconde près.