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Me voilà de retour, petit blog !

Publié le 01 septembre 2011 par Pommeliane

Et oui, je viens de saborder le blog que je tenais depuis pas mal de temps et consacré essentiellement à l’écriture. J’avais 91 abonnés en tout et pour tout. J’espère qu’ils me suivront ici… Si c’est le cas, bienvenue donc aux nouveaux venus !

Je rouvre donc la rubrique “écriture” qui dormait un peu depuis l’ouverture de mon autre blog spécialisé et je vais commencer en vous contant l’histoire d’une petite fille au doux nom de Marion :

LE SECRET DES AMIS IMAGINAIRES

Il est parfois des gouffres où l’on tombe sans fin. La solitude en fait partie. Marion était de celles qui, pour tromper son ennui, vagabondait dans sa tête et imaginait des choses.

Vous pourriez croire que ces choses ne pouvaient qu’être drôles, et Marion le croyait aussi, mais parfois les choses ne sont pas toujours ce que l’on croit…

Augusto était le meilleur ami de Marion et en cela, elle lui confiait tous ses tourments. Comme elle s’ennuyait beaucoup chez elle, elle passait des journées entières avec lui, à faire des tonnes de bêtises. Marion montait sur Augusto et ils partaient ensembles pour des tournées vertigineuses à la recherche d’aventures, toutes plus périlleuses les unes que les autres.

Ainsi, ils se rendaient au-dessus du lac où ils frôlaient les petites embarcations qui tanguaient dangereusement à leur approche. Les occupants hurlaient de terreur et de colère, mais Marion et Augusto ne restaient jamais assez longtemps sur place pour comprendre la portée de leurs agissements.

Pourtant, par moment, il arrivait qu’elle lui dise :

- Doucement Augusto, doucement !

D’autre fois, ils passaient au-dessus des troupeaux de moutons qui paissaient tranquillement dans la prairie avec leur gardien. D’un seul coup, tous les moutons détalaient, ce qui était fort drôle pour eux, mais préoccupant pour le berger. Il devait passait ensuite de longues heures à rattraper son troupeau avec l’aide de ses chiens.

Quelquefois, la voix douce et raisonnable de Marion lui susurrait à l’oreille :

- Doucement Augusto, doucement !

Mais, ce qu’aimaient encore plus Marion et Augusto, c’était de monter haut dans le ciel, très tôt le matin. Ils se régalaient des petits nuages roses qui flottaient, annonciateur de beau temps pour le lendemain. Ces nuages là avaient un goût sublime, entre la barbe à papa, le caramel chaud croustillant et un parfum de fraises. C’est dire !

Ainsi passaient les jours, entre bêtises et gourmandises. Et quand il arrivait qu’Augusto exagère en avalant trop de nuages, Marion lui murmurait :

- Doucement Augusto, doucement !

Un jour pourtant, Marion tomba malade, gravement malade. Augusto, en la voyant ainsi, gisant sur son lit, pâle, faible et presque éteinte, pensa que c’en était fini de leurs merveilleuses balades. Après avoir versé quelques larmes amères, il se dit qu’il pouvait peut-être faire quelque chose pour améliorer la santé de son amie. Il décida de reprendre les tournées tout seul. Il pensait que Marion, dans ses rêves, pourrait le rejoindre et ainsi passer à nouveaux de bons moments ensembles.

Il recommença à hanter le lac où il réussit à faire tomber des enfants à l’eau sans s’en préoccuper. Il se rendit ensuite dans la prairie où il savait trouver les moutons. Il les effraya, tant et si bien, qu’il les poussa à sauter du haut de la falaise. Ils se fracassèrent tout en bas, sous les cris du berger qui ne savait plus à quel saint se vouer.

Finalement, après toutes ces catastrophes, il décida d’aller déguster quelques nuages roses à la santé de son amie Marion. Il monta haut dans le firmament, trouva un troupeau de nuages roses et s’installa confortablement pour les manger.

Augusto était gourmand, très gourmand. Il ne pouvait plus s’arrêter d’engouffrer les nuages, tant et si bien qu’au bout d’une demi-heure, il n’y en eut plus. Il partit en quête d’un nouveau troupeau. Il avait l’impression que Marion était à ses côtés, mais ce n’était qu’une impression. Pour calmer son angoisse, il avalait les nuages qu’il trouvait, à la file et sans sourciller. Il avait du temps devant lui et décidé de continuer. La petite voix de Marion semblait l’accompagner et lui dire quelque chose qu’il ne comprenait pas. Il ne voyait pas les quelques éclairs qui le suivaient de près et ce n’est qu’au moment où une étincelle, plus forte que les autres, le brûla qu’il en prit enfin conscience.

- Est-ce donc moi qui ai produit ces éclairs ? se demanda Augusto.

Il fit quelques acrobaties pour s’en débarrasser, mais peine perdue, les éclairs et l’orage était au-dessus de lui et ne le lâchaient pas. La pluie se mit à tomber en trombes et inonda la plaine qu’il survolait.

- Mince alors, s’il pleut, je n’aurai plus de petits nuages roses à me mettre sous la dent, se lamenta-t-il.

Mais, était-il question de gourmandise à cet instant ?

Car il s’aperçut que la terre était en train de se détremper au fur et à mesure qu’il avalait les petits nuages roses qu’il trouvait encore sur son chemin. Le tonnerre envoyait sa foudre sur la terre et arrachait les arbres encore debout.

- A ce rythme, se dit-il, la terre va disparaître sous l’eau et mon amie avec !

Mais il n’arrivait pas à se retenir d’ingurgiter les derniers petits nuages roses qui restaient. Augusto n’avait jamais été raisonnable et ce jour là, encore moins. Il n’avait plus la petite voix de Marion pour lui dire :

- Doucement, Augusto, doucement !

La terre aurait pu être entièrement recouverte d’eau, comme au temps de l’Arche de Noé, si soudain, Marion se retrouva comme par magie, assise sur son ami Augusto, afin de le calmer.

- Marion, tu es guéri ? s’exclama Augusto tout content…

Marion entoura Augusto de ses longs bras et murmura :

- Arrête de manger les nuages roses, Augusto, où la terre disparaîtra sous la pluie et les tornades !

Augusto qui était quand même le meilleur ami de Marion et dont la présence lui avait énormément manqué, lui obéit instantanément et laissa les petits nuages roses tranquilles. Alors, la pluie cessa aussitôt et un rayon de soleil éclaira la plaine et le lac. Marion s’aperçut des dégâts qu’avait occasionnés son ami et lui demanda :

- Que pourrions-nous faire pour réparer tout cela ?

- Pour les moutons et les enfants perdus, c’est trop tard, Marion, mais je te promets de ne plus jamais recommencer et d’être à l’avenir moins gourmand ! jura Augusto.

Mais Marion pensait que ce n’était pas suffisant.

- Je suis en train de rêver, là ? fit-elle.

- Euh, oui !

- Alors, je te propose de me réveiller et de ne plus nous revoir. Ainsi, tu n’auras jamais existé et les malheurs que tu as causés disparaîtront avec toi ?

Augusto devint tout pâle.

- Tu veux dire que je vais m’évanouir comme par magie ? Mais je ne le veux pas, moi, je suis ton meilleur ami !

- Oui, mais il est peut-être temps que je cesse de rêvasser et me remette à vivre normalement. Qu’en penses-tu ?

Augusto savait qu’il n’était qu’une petite projection de l’imagination de son ami et qu’en tant que tel, il devait un jour cesser d’exister.

- Je vais donc rejoindre le monde des amis imaginaires remisés ? demanda-t-il un peu tristement.

- Oui Augusto, mais tu sais, c’est aussi un monde merveilleux, où tu va pouvoir faire tout ce dont tu désires.

- Mais je ne te verrai plus, argumenta-t-il tristement.

- Moins souvent que maintenant. Il m’arrivera de penser à toi et alors nous nous retrouverons quelques minutes, mais juste pour nous embrasser Augusto !

Augusto essuya une larme, mais il comprenait son amie. C’était le lot de tous les amis imaginaires du monde : disparaître lentement lorsqu’ils n’étaient plus nécessaires.

Ainsi, vous savez à présent le secret des amis imaginaires. Ils vous accompagnent durant quelques temps, histoire de vous divertir. Certains restent plus longtemps que d’autres, mais un jour où l’autre ils sont appelés à rejoindre leur monde où ils forment une drôle de confrérie, mais cela, c’est encore une autre histoire…

Marion se réveilla, s’étira, bailla même et réclama fort à manger. Ses parents qui se trouvaient à son chevet, inquiets, furent si contents de la retrouver en pleine forme, qu’ils décidèrent de s’occuper un peu plus d’elle et de lui trouver des activités qui firent qu’elle ne s’ennuya plus jamais.

Augusto sous l___'orage

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