Rien de tel qu'une bonne histoire de vache évadée pour distraire l'attention des citoyens en cet été pourri. Cette histoire, outre l'éloge à la liberté qu'elle constitue, me rappelle qu'il ne faudrait pas longtemps pour que la nature reprenne ses aises en cas d'interruption involontaire -ou non, des programmes et d'autre part le fait que des voix hindoues aient eu un retentissement et une quelconque influence en Allemagne montre la montée en puissance du sous-continent indien.
Traduit du Spiegel en anglais, avec l'aide de Google.
« Les autorités allemandes ont révoqué le permis de tuer Yvonne, la vache rendue célèbre par sa spectaculaire évasion sur le chemin de l'abattoir. Les poursuivants de « Celle qui a choisi de ne pas être transformé en steak », assurent qu'ils vont désormais la laisser en paix, libre dans les forêts qui sont devenues son élément.
Yvonne a gagné une renommée internationale en déjouant tous les pièges de ses poursuivants pendant trois mois. Elle a finalement gagné sa liberté, et peut désormais baguenauder l'esprit tranquille dans la forêt bavaroise, où elle a trouvé refuge.
Les autorités du district de Mühldorf am Inn en Haute-Bavière, ont déclaré vendredi qu'ils avaient abandonné le permis de tuer Yvonne, une vache laitière de six ans, engraissée pour être transformé en steak jusqu'à ce qu'elle arrache la clôture électrique de son enclos et prenne le large.
« Comme l'animal ne constitue plus une menace pour la circulation là où elle se trouve, les opérations de capture ne sont plus nécessaires », a déclaré un représentant de l'autorité dans un communiqué. « Le district de Mühldorf demande que l'animal ne soit pas dérangé dans son habitat actuel »
L'autorisation de la tuer avait initialement été donnée parce qu'en divagant sur la chaussée elle était entrée en collision avec une voiture de police et dès lors était considérée comme un danger pour la circulation. Le permis avait cependant été suspendu pour permettre aux activistes de la cause animale de la traquer, pour l'emmener vers un sanctuaire en compagnie de gnous et autres antilopes de sa famille éloignée.
Une page Fesce-bouc a été créée en son honneur et compte déjà plus de 27.000 amis à travers le monde dont les plus inquiets se trouvaient en Indes où la vache est sacrée. D'éminents hindous ont pesé dans les appels aux autorités allemandes pour protéger Yvonne [pour ceux qui lisent l'hindi], explique le journaliste.
Les chasseurs ont tenté d'utiliser un bœuf appelé Ernst, le George Clooney du bétail, pour attirer Yvonne par ses mugissements énamourés. Elle l'a simplement ignoré.
Un groupe bavarois a même composé une chanson folklorique appelé « Toi, Yvonne, vache sauvage » et espère en faire le tube de la fête de la bière le mois prochain.
« Yvonne a vraiment lutté pour sa liberté, elle a montré au monde que son envie d'être libre est forte. Même pour une vache », explique un responsable de l'association bienfaitrice de la faune Aiderbichl Gut, qui a acheté Yvonne pour lui offrir un refuge. « Elle n'est pas habituée à la forêt et les choses vont se compliquer avec l'arrivée de l'hiver. »
Yvonne se sent pourtant visiblement à l'aise dans les bois, à quelque 16 kilomètres de la ferme d'où elle a fui. D'après les chasseurs qui la poursuivaient, elle aurait pris du poids, ce qui n'est pas surprenant étant donné l'assortiment de gourmandises à sa disposition dans la forêt - herbe juteuse, abondance de pommes et de maïs.
Bild, un tabloïd allemand, spécialiste de la choses, comme toute la presse du genre, a commandité un vétérinaire pour examiner les bouses d'Yvonne : elle est en bonne santé et bien nourrie.
La célébrité de Yvonne n'a cessé d'augmenter avec sa capacité à déjouer les pièges de ses poursuivants. Elle reconnaissait le son des pales de l'hélicoptère, des portières de voiture, des talkies-walkies et des téléphones mobiles, et se précipitait dans les broussailles dès qu'elle les entendait.
Il y a une semaine, dans le milieu de la nuit, un intrépide trappeur s'était dissimulé dans les bois pour la capturer. Elle a soudain surgit de la brume et l'a fixé droit dans les yeux. Elle restait hors d'atteinte, le chasseur a affirmé qu'elle ressemblait déjà plus à un buffle qu'à une vache, retournée à l'état sauvage pendant son mois de cavale.
« Ils ne faut pas la traquer », explique Carsten Rehder, un vétérinaire expert en bétail, « Elle va trouver assez de nourriture pour le moment. Ils suffit simplement d'attendre les premiers froids et de l'attirer hors de la forêt avec de la nourriture. »
Michael Aufhauser, le fondateur de Aiderbichl Gut, a déclaré que l'odyssée d'Yvonne a permis d'attirer l'attention sur le sort du bétail. « Les gens ont tendance à ignorer que le bétail, c'est aussi des animaux. Maintenant on parle des conditions d'élevage, de transport et d'abattage » a t-il déclaré.
La transformation d'Yvonne, ordinaire et malheureuse vache laitière, en une bête hirsute plus sauvage qu'une bufflonne révèle que ces dernières n'ont pas perdu leur instinct de survie. Trois mille ans de domestication ont échoué à complètement apprivoiser les bêtes.
Yvonne a été vendu par un agriculteur autrichien à la ferme à Aschau cette année parce qu'elle était nerveuse et agitée, après que son veau Friesi lui a été retiré. Un avenir radieux attend la vache au sortir de la forêt, à moins qu'elle ne se fasse écraser par un camion, laisse tomber un des responsables des autorités bavaroises. »
Cours, Yvonne, cours !