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Quand les politiques se mettent à faire du commerce

Publié le 22 février 2008 par Alexandre Tizel

Si le crédit et trop cher, calculez le remboursement sur une plus courte période...

Ce genre de mesure a commencé, je crois, sous Raffarin. Ce "génial" commercial, sans doute doué pour nous convaincre d'acheter du café Jacques Vabre plutôt que du café grand mère, mais pas vraiment compétent pour nous vendre une politique économique qu'il était incapable de mener. Raffarin a donc créé le concept économique du tout à 1€. Sans doute était-il allé à la Foire Fouille quelques jours avant, et avait trouvé intéressant la Foire à un euro qu'organisent régulièrement les grands surfaces pour nous vendre des objets, super utiles - voire indispensables - mais dont on ne se sert jamais.

Alors, voilà, les premières victimes ont été les étudiants. Trop pauvres pour s'acheter un ordinateur à 700€ ? Pas grave, on va leur vendre l'ordinateur à 1€ par jour, pendant deux ans... Soit le même prix. La facture semble indolore, mais ça reste la même facture. Vient ensuite le permis de conduire. Là encore, il est cher pour les pauvres étudiants. On va leur vendre suivant le même concept : 1€ par jour. Et maintenant, c'est Christine Boutin qui s'y met : la maison à 15€ par jour. Pas cher me direz vous. Mais ça fait quand même 450€ par mois, soit quasiment plus que ce que paye une de mes amies qui vient de s'acheter une maison à 100 000€. Je ne suis même pas sur que quelqu'un qui gagne le SMIC ait un niveau d'endettement autorisé de 450€ par mois. Continuons donc avec la voiture, l'écran plat, la cuisine...

Les politiques se moquent du monde. Quand SFR nous vend un forfait à 1€ par jour, ils sont obligés de mettre une astérisque nous indiquant le cout réel mensuel. Les politiques ne font pas le travail pédagogique qui est leur incombe. 1€ par jour, c'est pas cher, mais il n'empêche que les personnes s'endettent sans s'en rendre compte. Avec de tels mesures, on apprend pas les gens à gérer un budget. Et c'est peut être là qu'est le problème. Bien avant une augmentation généralisée des prix (que je ne conteste pas), la diminution ressentie du fameux pouvoir d'achat ne serait-elle pas du au fait que certains dépensent sans compter ? Non pas qu'ils le fasse volontairement, mais beaucoup ne savent plus établir un budget.

Il n'est donc pas décidément pas pédagogique de donner l'impression qu'un emprunt est indolore en rapportant le cout du crédit à une période qui ne représente rien pour personne.

Merci à Martin Vidberg pour son excellente illustration du problème.


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