chez Albin Michel, 233 pages, août 2011, 17 euros
Pour quelles raisons Pierre Bailly, le narrateur et rédacteur des Autos tamponneuses, s'obstine-t-il, la retraite venue, à vouloir retourner auprès de sa femme Hélène, alors que la longévité de leur couple est notoirement due à la farouche indépendance de chacun des partenaires ? Qu'est-ce qui le pousse à remettre en cause un accord tacite vieux de près de quarante ans ? Surtout quand il s'entend dire par son épouse :
" Les hommes qui ne travaillent pas se relâchent, Pierre. Jamais ils ne devraient rentrer à la maison, jamais. Ils doivent mourir à la tâche, au combat, la main sur le métier. C'est leur honneur, leur devoir, leur gloire. Les hommes, on les aime absents. Celui qui rentre saccage tout. La place d'un homme c'est dehors. A l'intérieur, sa place est prise, qu'est-ce que tu crois ? Si tu veux la reprendre, il te faudra bander l'arc, tuer les prétendants et purifier le palais au soufre. "