La symbolique est intense : 42 ans après le 1er septembre 1969, on peut dire que le régime du tyran de Tripoli est arrivé à son terme. Depuis le début de l’insurrection, j’avais souhaité que ce jour arrive. Je ne suis pas Libyen, ni arabe ; mais l’on devrait tous, où que l’on soit et quelles que soient nos origines, toujours se réjouir de voir un peuple se libérer de l’oppression
La tyrannie du « Guide de la Jamahiriya » ne faisait aucun doute, honte à tous ceux qui voyait en lui tour à tour un « descendant de Nasser qui allait unir les peuples arabes », ou pire encore le « roi des rois d’Afrique ». D’autres, obnubilés par leurs futiles théories néocolonialistes, supportait Kadhafi parce qu’il « défendait son pays contre les vilains impérialistes ». Ils se sont tous lourdement trompés et se sont faits les complices d’un dictateur de la pire espèce.
Les attentats de Lockerbie et du vol de l’UTA, le soutien aux différents groupes terroristes (comme l’IRA et les Brigades Rouges), l’arrestation et la disparition de milliers d’opposants,… rien que cela aurait dû faire comprendre à chacun la nature réelle du régime libyen de l’époque.
Les témoignages obtenus depuis la chute du régime sont terribles. Le calvaire vécu par certaines employées de maison démontre que la famille Kadhafi faisait peu de cas de la vie humaine ; le viol quasi systématique des « Amazones » chargées de les protéger, nous révèle ce que les femmes qui étaient à leur portée ont du vivre. Rappelons-nous du témoignage terrible de la journaliste de France 3…
Mes lecteurs habituels se souviendront de mon intransigeance sur le cas libyen. Il y a pour moi une morale à suivre. Je reste persuadé que les défenseurs de la Liberté ne doivent jamais hésiter à utiliser tous les moyens pour confronter le Mal que sont les tyrannies. Il faut bien-sûr bien les identifier, sans faire d’amalgame, pour par exemple voir la différence qu’il y a entre le Maroc qui avait besoin de réformes et la Tunisie que seule une révolution pouvait sauver. Certains me diront va-t-en guerre ; mais je suis convaincu que les armes ont leur place pour régler les conflits. La guerre doit certes constituer un dernier recours, mais un recours possible. Je tiens cette conviction du 11 septembre 2001 et elle s’est encore renforcé depuis lors. Voilà pourquoi le très efficace site d’information atlantico.fr se posait la question sur le rôle des Néoconservateurs dans la chute de Kadhafi. Le statut quo avec les pires régimes n’est plus possible. On ne devrait par exemple jamais collaborer avec Pyongyang tant que le pouvoir sera aux mains de ce totalitarisme stalinien, ni avec l’Iran régi par les Ayatollahs les plus obscurantistes. Les extrémistes de la diplomatie douce ainsi que les Cyniques de tout bord se sont habitués à coexister avec les régimes et les individus les plus dangereux. Depuis Munich en 1938, on sait qu’ils se sont toujours trompés…
A l’heure où je couche ces derniers mots, Kadhafi que l’on connaissait si fier, est en cavale. Attendons encore un peu qu’il soit appréhendé pour mettre un dernier mot à cette histoire ; mais la prise par le Conseil National de Transition des derniers symboles du pouvoir kadhafiste constitue une avancée majeure pour la Liberté dans le monde.
Je me projette déjà dans la nouvelle tyrannie à abattre. Par une diplomatie vigoureuse, ou par les armes.