Les prémices d’une démocratie en Libye passeraient, selon eux, dans le déni même de la démocratie dans la mesure où d’entrée de jeu, on considère qu’un camp ne le mérite pas. Pire, il faudrait même l’éliminer. Comment peut-on dans ce cas parler de démocratie ? Une démocratie d’exclusion ? Ce qui se passe en Libye est une grande première mondiale. Face à la coalition militaire la plus puissante du monde, Mouammar Kadhafi a véritablement gagné cette guerre, malgré les salmigondis de ceux qui l’attaquent.
Ceux qui assassinent, pillent, violent et veulent réduire en esclavage les Libyens n’entendent que la force. Ils ne sont prêts à aucune négociation car ils savent le poids du clan Kadhafi. Pourquoi tant vouloir leur disparition et installer des hommes-liges du prince, prêts à toutes sortes de compromission, de gabegie et de couardise, puisqu’ils savent que leur pouvoir ne tient qu’à un fil ?
Alors que la ville de Derna est devenue une enclave islamique en Libye, tout le monde détourne son regard de cet émirat. Et pour cause…Pourquoi personne, notamment entre les membres de l’OTAN, ne va bombarder cette ville insoumise au diktat du CNT ? Oui, mille fois oui, l’ennemi juré de l’islamisme radical, Mouammar Kadhafi voit une coalition improbable entre l’Occident et Al Qaïda pour en finir avec lui et sa descendance dans un silence assourdissant.
Or, en s’acharnant sur les villes de Bani Walid et de Syrte, ces béllicistes font preuve d’un autisme abyssal en refusant de reconnaître le caractère tribal de la Libye que personne ne peut nier. Aujourd’hui, véritablement, l’envie irréfragable d’en finir avec le clan des Bédouins et/ou Kadhafa (125 000 membres), clan de Kadhafi, ne se fera pas sans hauts risques. La tribu Al-Warfala, l’une des plus importantes du pays avec près d’un million de membres et celle de Al Zouaya ne voient plus d’un bon oeil cette pseudo révolution. C’est le contrecoup de l’assassinat du général félon Abdel Fatah Younès.
La transposition de la démocratie dans une société tribale ne peut se faire par la violence ou s’imposer de la sorte. Même en Afrique, en général, ceux qui se retrouvent en position de force, sont toujours issus, soit de la tribu dominante, soit de coalitions tribales ou ethniques diverses. C’est ce savant mélange qui a maintenu Mouammar Kadhafi au pouvoir. Chaque spécialiste de l’Afrique vous le dira. Or, vouloir éliminer le clan Kadhafi, c’est aussi synonyme d’installation du chaos. A moins de liquider tous les membres de sa tribu et de ses alliés, ultime vision simpliste et fascisante, la Libye se dirige vers une guerre tribale sans fin. C’est probablement voulu, pour « boire » à satiété le pétrole libyen, pendant que les tribus se déchirent.
Nonobstant le fait que les Libyens n’ont rien demandé à personne, surtout pas à ceux qui s’habillent d’oripeaux élogieux aujourd’hui pour lui faire la guerre, la Libye n’est pas à vendre. Le vide sécuritaire qui s’installe actuellement, finira de miner ce qu’on croit être une révolution. C’est un leurre et, les Libyens eux-mêmes se mordront les doigts. En l’espace de 6 mois de résistance de Kadhafi face à l’immonde, la flambée des prix, l’insécurité, la suspicion et les règlements de compte mis en place par le CNT, verront ce dernier se saborder. Loin des disputes sémantiques, le CNT est un régime fantoche…Même les Américains (vidéo) reconnaissent peu à peu que les renégats de Benghazi ne peuvent tenir la Libye.