Nous persiflâmes sous l’enclume
Comme à l’abri des malandrins
Et pour autant jamais nous n’eûmes
Sur la toile autant de pétrin
Que faut-il faire pour que s’anime
Au champ d’iris voix de tribun
Tout cela pour un pseudonyme
Qui ferait perdre son latin
J’ai tout mon temps …
A la bonne heure on se découvre
J’planqu’une gousse d’ail dans un bouquin
Et la cohorte s’perd dans les rouvres
A la recherche de lupins
Ils parlent démons et merveilles
Posent un signet dans l’dictionnaire
Mais se damneraient pour de l’oseille
Tu l’as prédit : la belle affaire !
J’ai tout mon temps …
Plus on s’éloigne et plus l’on s’aime
Quelle vie, celle de fantassin
Ton haut le cœur pour mon phonème
Tu parles d’un sacré butin
Y suffirait d’attendr’ la quille
Bonjour la vie de galérien
Je pose un mot et tu enquilles
Paraît qu’c’est antibactérien…
J’ai tout mon temps …
Pour disparaître au moins j’espère
Un ou deux textes originaux
Alors enfin j’pourrais me taire
Réviser un peu mon argot
Tous les bons mots que tu fredonnes
Auxquels bêtement j’obéis
Faut pas charrier là je déconne
J’ai seul’ment rel’vé un pari…
J’ai tout mon temps …
A coup d’biture nous jaunîmes
Rien avoir avec le hasard
A force de respecter la rime
On s’est taillé un beau costard
Mais c’est la faute à la réglisse
Qu’on offre aux convalescents
Que j’ai final’ment changé d’vice
Je passe mon temps en végétant
J’ai tout mon temps …
Il va falloir que je pénètre
Tandis que toi tu t’évertues
A ne pas forcer la fenêtre
Tant pis pour toi mais il a plu
J’crois qu’tes allergique au salpêtre
Qui se dessine en ton sur ton
Et qui t’appelle à comparaître
J’aime cette extrême onction
J’ai tout mon temps …
J’te fil’rais bien mes anticorps
Tirés à la galett’des rois
Mais j’pense que t’aurais du remords
A ainsi détourner la loi
Reste à m’déboucher les artères
Et me greffer un nouveau rein
Pour à nouveau me sentir fière
Et par là même filer le lien…
J’ai tout mon temps !