Ma 1ère rentrée…

Publié le 05 septembre 2011 par Drine

Bonjour,

un billet un peu plus personnel aujourd’hui.

Voilà, c’était la rentrée des classes, une grande première pour moi en tant que maman. Tout le monde m’en avait fait une montagne « tu vas pleurer, c’est sûr ! », avec cet espèce de sourire un peu sadique, ou compatissant selon les gens… Bon, j’avoue, je n’y croyais pas trop, je ne sais pas pourquoi.

Avant que tu n’aies ta propre progéniture, on te dit « tu ne peux pas savoir, tu n’as pas d’enfant ». Pas savoir quoi ? Moi, j’adorais les enfants, mes cousins, mes petits cousins, je les aurais croqués tellement je les aimais. Je savais m’occuper d’un bébé instinctivement, des moments, leur maman devait m’aiguiller un peu mais bon, globalement je m’en sortais pas trop mal. Alors, pas savoir quoi ? Et bien, pas savoir que tu as tout cet amour au fond de toi, toi qui n’a pas (encore) d’enfant, tu n’en soupçonnes pas l’existence. C’est bien plus fort que tout ce que j’avais connu avant, un sentiment qui vous submerge. Je l’ai ressenti à la maternité, pas juste après l’accouchement comme on voit dans les films, non, j’étais bien trop crevée, mais une nuit, un peu plus tard, alors que j’étais seule avec elle, ça m’a sauté aux yeux, j’ai pris pleine tête tout cet amour que je ressentais pour ce petit bout. Et c’est vrai qu’il y a un truc qu’on m’avait dit qui est bien vrai, vous regarderez ou souvenez vous, à la maternité, sérieux, y’a que le vôtre de bébé qui est beau… Lui ? nan, trop de cheveux, et lui là, il est tout plissé ! moi ? c’est la poupée aux traits fins… Pas très objectif tout ça…

J’ai une relation très forte avec ma fille. Exemple : je suis kiné, et comme beaucoup, je m’occupe de bronchiolites l’hiver. C’est une chose que les bébés n’aiment guère. Bien évidemment, premier hiver, la choupette a 4mois quand elle se chope cette saleté de virus. Impossible de lui faire une séance correcte moi-même. Je demande à une collègue qui a halluciné en me voyant… me mettre à pleurer pendant la séance « non, pas toi, tu sais qu’on ne leur fait pas mal, tu le sais ! » Oui mais c’est comme ça c’est plus fort que moi, quand elle a ce genre de pleurs, je sens les sanglots monter dans ma gorge… A chaque vaccin ou presque, chez l’ORL, autant d’épreuves pour moi et encore aujourd’hui, alors qu’elle est grande.

J’ai discuté une fois avec ma grand-mère d’un cauchemar alors que ma puce avait quelques mois, elle m’a répondu « ça, tu l’as gagné pour minimum les 60prochaines années, enfin pour mon cas en tous cas (elle a 80ans). Même quand tes enfants seront grands, adultes, auront leur famille, tu continueras de faire ces cauchemars, de t’inquiéter de ce qui leur arrive, de leur santé… Et c’est pire après parce qu’ils se marient, et ont des enfants, et toi, tu vas t’inquiéter pour tout ce monde ! » Et oui, je l’ai encore vu récemment, ma mamie, elle s’inquiète quand elle a vu un  de ses garçons un peu trop essoufflé, ou un peu trop cerné… On s’est regardées, et oui, la maman dans mon cœur a bien compris pourquoi elle s’inquiétait…

Donc pour moi, c’était obligé, j’allais pleurer les larmes de mon corps en laissant ma fille à l’école, et pourtant, ce matin, non. On s’était bien préparées, elle savait ce qui l’attendait. On a collé le nom sur le porte-manteau toutes les deux, rangé le cartable, elle a fait un bisou à papa, un bisou à maman, et elle est partie rejoindre sa copine, la petite voisine qui l’a prise sous son aile puisqu’un peu plus grande. Elle n’avait pas envie de pleurer, on l’a bien senti. La choupette, on la laisse chez nounou depuis qu’elle a 2mois 1/2, alors c’est pas une matinée à l’école qui est on ne peut plus près de la maison qui allait lui faire peur. « Et puis y’a ma copine » Et surtout elle en avait une envie folle, d’aller vers les autres, de rencontrer d’autres enfants, d’apprendre des choses. Comment mon coeur aurait-il pu aller contre cela ?

Non, ma puce grandit, elle me dit d’ailleurs « c’est pas moi, bébé » quand j’ai encore le malheur de l’appeler comme ça. Je suis admirative devant ses progrès, normal. Il parait aussi que l’on trouve que nos enfants sont toujours mieux que les autres, comme les bébés à la mater. C’est encore une fois pas très objectif, mais si il y a bien une illustration à la notion de subjectivité, pour moi, c’est le regard d’une mère… Alors je la laisse pousser à son rythme, en essayant que cela se fasse le mieux possible… Sans essayer vainement de la retenir dans un rôle qui ne lui va plus…

Enfin voilà, mon expérience à moi de la rentrée, mon ressenti. Ce soir, pas bien grand chose de changé par rapport à hier soir, sauf que je ressens bien que maintenant j’ai une grande à la maison… Et quelle nostalgie m’envahit, ça sentirait presque le cacao de mon enfance, celui que j’aimais boire en rentrant le soir. La période de la primaire était pour moi une époque bénie où je vivais hors du monde, de la violence, dans mon village là haut dans la montagne, et ce sont que des doux sentiments qui y sont accrochés… Je suis contente qu’elle connaisse ça à son tour…

Très positif tout ça, on passe une belle étape