Blues de rentrée

Publié le 05 septembre 2011 par Fyfe
Ce matin, en emmenant le Crampon à l'échafaud, pardon, à la crèche (c'est toujours joie et bonheur le matin par ici), un peu plus tôt que d'habitude, j'ai croisé pas moins de 6 écoles.
C'est-à-dire 6 groupes de parents accompagnant leurs petits et moins petits enfants pour leur rentrée scolaire et attendant l'ouverture de l'école.
J'ai vu des enfant tous fiers avec leur cartable tout neuf, fonçant sur leur vélo loin devant leurs parents.
J'ai vu des enfant inquiets, serrant la main d'un papa ou d'une maman tentant tant bien que mal de se montrer rassurant et de cacher leur propre inquiétude.
Et j'ai vu des enfants qui, déjà, sur le trottoir, agrippaient de toutes leurs forces et cachaient leur visage dans le cou de papa/maman.
J'ai regardé mon Crampon-le-bien-nommé, l'enfant qui a mis 3 mois à accepter d'aller dans sa nouvelle crèche sans hurler à la mort, celui-là même qui a fini par lâcher prise et apprécier ses journées en collectivités, fin juillet.
FIN JUILLET.
Avant la fermeture de la crèche pour un mois, donc.
Avant la réouverture en septembre, avec du nouveau personnel, et un groupe d'enfant entièrement renouvelé, donc.
Je me suis bercée d'illusions pendant toutes les vacances, je voulais croire au déclic providentiel, aux matins ricorée qui m'attendaient.
Le Crampon m'encourageait dans mon optimisme, réclamant la crèche et les copains.
Son enthousiasme s'est malheureusement effondré au moment où il a réalisé que j'allais le laisser là et partir travailler.
Depuis, on remet ça.
Chaque matin, réveil en fanfare à 6h. Il veut profiter de temps de qualité avec sa môman.
(temps de qualité = maman tellement fatiguée qu'elle n'arrive pas à lire des tweets sur son téléphone ni des blogs sur son ordi et qui du coup comate devant les dessins animés avec lui)
Chaque matin, je tente fermeté, douceur, discussion, négociation, et corruption (le gâteau au chocolat est mon ami. Toujours avoir du stock à la maison. TOUJOURS, je ne plaisante pas, c'est une question de vie ou de mort) pour parvenir à l'habiller, mettre ses chaussures, monter dans la poussette.
Chaque jour, je respire par le ventre, lutte contre la crise de nerf, et regarde frénétiquement l'heure (sachez que rien ne me rend plus folle que me lever avec 1 heure d'avance, et d'être 30 minutes en retard au boulot).
Chaque jour, je meurs un peu du dedans de mon cœur en le laissant à la crèche hurlant, sanglotant, et implorant.
Chaque jour, j'essaye de me convaincre que ça va passer. Bientôt. Avec un peu de chance, avant que je ne me transforme en furie et ne le jette dans sa poussette puis à la crèche en pyjama et sans chaussures.
Ou avant que je ne fasse demi-tour pour le récupérer et l'emmener très très loin d'ici en le serrant fort contre mon cœur.
 
Alors oui, ce matin, quand je l'ai regardé, mon Crampon, j'ai eu un gros gros coup de blues.
Parce que, l'année prochaine, la rentrée des classes, comment vous dire...
Je vais peut être entrer dans un monastère tibétain pour m'y préparer. Un petit stage de 6 mois devrait suffire.
Comment ?
Ah oui, mince.
Jamais le Crampon n'arrivera à se décramponner pendant 6 mois.
Bon, ben je suis foutue.