Affleurant la terre
quelques racines
quelques pommes de pin
la poussière
nous condamnaient à l’inconfort
La touffeur orageuse
de cet après-midi
au parc
avait dénudé quelques filles
et poussé les badauds
à folâtrer sur l’herbe
pour profiter
d’un des derniers instants de l’été
Une solitaire
à l’ombre
un peu plus loin
lisait
Près de nous
attentif et grave
un jeune couple
allongé sur le sol
portait chacun
dessus son ventre
un fruit de leur amour
l’instant était si calme
trop calme
ils étaient si bien rangés
trop bien rangés
les nourrissons dormaient
si sages
trop sages
et soudain
demain m’était apparu
tellement improbable
Nous étions là
le crayon à la main
des idées fusaient
des mots se raturaient
d’autres se dévoilaient
et un chant s’écrivait.
©Adamante
Au parc des Buttes Chaumont