Magazine Journal intime
Le bon chemin
Publié le 08 septembre 2011 par AraucariaPhoto l'Internaute © Araucaria Araucana
Notre visage intérieur est un nuageEt toujours sa forme change.
J'en conclusQue les bateaux qui ont passé les capsDes pays du midi ne sont pas nusComme des promontoires sans verdureMais qu'ils ont des agrès des voiles des mâtsEt des amarres comme des troncs de conifèresD'arbres immenses debout sur une jambeOù sanglotent des singes dans les branches.
SoudainPasse une tempête vêtue d'une robeDe Ménade et cachée sous un masqueÔ le baiser qu'elle m'a donnéJe m'en souviendrai toujoursIl était doux sucréCerise ronde et mûreQue deux lèvres sucentDésirs chauds qui frémissentComme les arbres sexes dressés.
Enfin s'approche une rouge frégateLabourant les flots comme une roue d'automobileQui roule dans la boue d'un pays dormantTout au fond de la nuitTout au fond de nos rêvesLes phares allumés comme un arc-en-ciel.
Andrèas Embirikos - Anthologie de la poésie grecque contemporaine - Traduction de Michel Volkovitch - NRF Poésie/Gallimard