Austérité

Publié le 08 septembre 2011 par Insideamerica

A voir les surfeurs dévaler les vagues géantes que les grandes marées ont poussé sur les plages de Californie ce week-end, on peine à réaliser que les vacances sont bien finies. C’est la rentrée. Fini de rigoler. Les enfants ont repris l’école aujourd’hui, bien résolus à grandir le plus vite possible. Ils sont encore à l’école primaire mais l’excitation est patente d’en finir rapidement avec ces petites classes pour rejoindre enfin le clan des ados qu’ils ont regardé s’éclater tout l’été sur les plages avec de « vrais » surfs, pas des bodyboards, et à la télé dans « Glee » et les séries « high school machin truc » genre super fun, dude.

Pour les parents, l’excitation est moins visible de courir les magasins à la recherche du sac à dos « où on peut accrocher des trucs » et du t-shirt « qui va bien avec ». Heureusement on est blindé côté fournitures scolaires. Un business malin a mis la main sur les listes de course de l’école et livre à domicile les références exactes des fournitures demandées par les professeurs de chaque classe, et rien que celles là. Non seulement on gagne du temps, mais on n’est pas tenté de céder au caprice du stylo Captain America et du taille crayon Batman au détour des rayons.

Mais surtout, avec le feuilleton politique estival de la dette incontrolable et de son plafond qu’il faut respecter sans jamais (grand jamais) augmenter les impôts de ceux qui peuvent encore en payer, les parents se rongent les ongles en attendant de découvrir l’impact qu’auront les nouvelles coupes budgétaires sur l’éducation de leurs enfants. Qu’est-ce qu’il vont encore nous supprimer cette année ? Le prof de musique ? Le dessin ? Le sport ? Les trois ?

La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a pas d’Education Nationale aux Etats-Unis. L’école publique américaine s’organise en districts scolaires autonomes, auxquels il revient d’organiser leur programme et d’équilibrer leur budget. Une réduction des aides fédérales n’est donc pas forcément dramatique, si les financements des Etats et des collectivités sont capables de prendre le relai.

La mauvaise nouvelle, c’est que Californie est en situation de quasi faillite et s’est engagée dans une cure d’austérité sans précédent. Rien à espérer de ce côté là. Reste les finances du conté qui, heureusement pour nous, ne se portent pas trop mal. Pas de quoi réduire le nombre d’élèves par classe (passé de 24 à 28 suite aux coupes budgétaires de l’an dernier), mais de quoi sauver le sport et la musique en rognant sur la cantine, dont la révolution diététique est reportée aux calendes grecques (au programme de la semaine : chicken nuggets, cheeseburger, chicken corn dog, et pizza ‘Big Daddy’ !). On continuera donc de préparer leurs « lunch box » personnelles aux enfants, et pour le dessin, on achètera les feutres Captain America.

Pourvu que ça glisse !