J’essayais de penser à autre chose mais le moindre de ces gestes m’obsédait.
Il prit ma main.
Mon buste se retrouva contre le sien. Il me maintenait fermement contre lui.Il portait un parfum que je connaissais. Son regard plongea dans le mien. Je n’eus droit à aucun sourire, à aucun mot. On marcha ensemble quelques minutes puis ses mains épaisses me serrèrent contre lui. Comment résister à son charme ? Je n’ai pas l’habitude de laisser un homme me diriger, mais ce soir-là ce fut différent. J’avais envie qu’il m’enlève, qu’il me désire, qu’il ne m’oublie pas. Il a redressé ma tête, caressé mon dos et j’ai suivi ses ordres. Je me suis laissé guider. Je voulais fermer les yeux, mais il préféra que je soutienne son regard, que je sois fière. Exécution. La moindre pression de son corps contre le mien me faisait partir.
Cet homme m’effrayait et me rassurait.
Dans un va et vient sensuel, je me laissais faire. La lumière se fit plus fine, plus discrète. En portant ma main autour de lui, il me dit que l’abrazo était le plus important et me sourit. Je commençais à me faire à lui, aux pas, à la musique, ça me réconciliait avec cette ville qui m’avait paru trop grande, sans âme jusque-là.
La musique s’arrêta, nous prîmes un dernier verre ensemble. La rue s’enflamma et je découvris que le Tango était partout, qu’il était en chacun et qu’après des années difficiles, sa reconnaissance était méritée.
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