The cleaner

Le jeune poète était assis à une table. Nous étions tous assis à une table. Mais qu’avait-il de différent ? Ses mots ? Ses yeux ? La façon avec laquelle il croisait ses jambes ? Ni dandy, ni bobo. Simple de cœur. Le jeune poète parlait peu. Mais parlait-il bien ? Ses mots ? Ses yeux ?

Il était seul à sa table. Et nous qui venions régulièrement ici, on le retrouvait face à son café ou son demi, ou son verre de vin. Il n’avait pas véritablement d’habitudes pour ce qui est de la boisson, ni même de l’emplacement bien qu’il semble qu’il préférait se mettre contre un mur. Sa seule habitude était encore celle d’être là. Les mains ne tremblaient pas et les pieds enfoncés dans le sol indiquaient chez cet homme une grande stabilité. Non pas cette stabilité des Importants.
Et pourtant, l’air se voyait régulièrement battue par l’animation de ses bras, de ses pensées à qui il ordonnait de noter, de dessiner, de faire une marque sur ce petit carnet qu’il gardé avec lui.
Et pourtant, venait régulièrement à lui des jeunes femmes indolentes, des hommes d’un âge certain, une dame avec son chien, des couples innocents…

Le jeune poète était assis à une table. Seul et entouré. Comme nous tous. Entourés mais seuls. Ses mots, ses yeux disaient ainsi des choses différentes, disaient les choses différemment. Il récoltait alors les mots qui venaient à lui. Et d’un clignement de lèvres, le jeune poète faisait disparaître ce qui devait disparaître, et apparaître ce qui devait apparaître.

Profitez en pour (ré)écouter le super titre datant de 2005 de Mister Baxter Dury

GG