Magazine Journal intime

134. De pis en pis

Publié le 13 septembre 2011 par Melaniepiqpiq
Giorno 6 (ellipse d'une journée parce que je n'ai rien fait de nouveau)

Ce soir, j'ai assisté à la traite automatique des brebis.
134. De pis en pis
après leur descente des pâturages

Un grand moment. Je n'aurais jamais pensé que ça serait si comique. Enfin... pour moi qui suis du genre à me rouler par terre si je vois quelqu'un glisser sur une peau de banane.
Par groupes de 24 (sachant qu'il y en a environ 500, faites le compte des tournées), les bêlantes entrent dans la « salle de traite » en se bousculant, certaines arrivant même avec une magnifique glissade (peut-être intentionnelle, pour m'impressionner, qui sait?) sur le carrelage.
Le nonno ferme la porte au nez de la 25e, qui une fois sur 2 pousse un bêlement de déception (et moi, un hurlement de rire), et une fois sur 20 se retrouve la tête coincée entre les barreaux de la porte (et là, j'ai beau compatir... je ris encore tout haut rien qu'au souvenir de ce pathétique spectacle).
Une fois qu'elles sont entrées, elles se ruent sur leurs mangeoires (astuce pour les faire bien se ranger), qui bougent pour les faire reculer de 3 pas, toutes synchro, une véritable chorégraphie. Je me suis retrouvée avec 25 paires de fesses sous le nez.Et là, il s'agit de mettre la trayeuse en place sur le pis.
134. De pis en pis
le nonno a le coup de main. Pas moi.
Ça fait comme un aspirateur, sauf que c'est 10 fois plus puissant, et qu'une fois sur le pis, ça presse
sans pitié.
J'ai fait un film: tout y est, du bêlement de la brebis refoulée aux spasmes de la trayeuse, en passant par la glissade.

Et m... je n'arrive pas à charger la vidéo... patience, je retente demain!

Pendant mon petit stage d'observation, j'ai pu constater, non sans étonnement, qu'aucune paire de pis ne se ressemble: il y a les gros, les petits, les poilus, les gonflés, les tout raplapla, les rentrés (inversés), les scrofuleux... Tout tout tout vous saurez tout sur le pis de brebis. Il y avait aussi la chèvre au pis unique.
Vous ne me croyez pas? Pisque je vous le dis!
Giorno 7, jour du seigneur
Tout étant relatif, méga grasse mat: 8 heures 15!!!
Vu la chaleur, j'ai tout de suite abandonné l'idée du jogging dominical. J'ai préféré passer la matinée cloîtrée à aider la nonna à tailler en fines lamelles des aubergines à mettre à mariner en bocaux.
J'ai quand même pu faire mon sport de la semaine grâce à Alberto qui m'a emmenée à la plage(Villapiana, à 30 kilomètres) l'après-midi. Non seulement j'ai vu la mer ionienne pour la première fois,
134. De pis en pis
je connais une tata qui sera contente de constater que je donne une deuxième vie à son autre robe vintage (qui n'a pas intérêt à me faire le coup de l'autre)

mais je me suis baignée dans son eau limpide, sous le regard des mouettes qui venaient pêcher leur pitance. Ça ne rend pas bien sur la photo, mais l'azur de la mer est vraiment unique. Je dis ça en connaissance de cause, parce que j'en ai vu, des belles plages, pendant mes derniers voyage... Bon, c'était peut-être aussi l'effet pré-coucher de soleil, qui donne une luminosité particulière.
Il n'y a peut-être pas de sable fin, mais des rochers avec lesquels on peut faire des tours (ou jouer au Badaboum: si vous ne connaissez pas ce jeu qui a chamboulé mon enfance, oubliez): encore mieux.
134. De pis en pis

Giorno 11

La vie suit son cours, une routine s'instaure. Je pouponne un peu,
134. De pis en pisla petite Serena (fille de Giuseppe) et le nonno. Je n'arrive pas à déterminer qui est le plus mignon, c'est grave, docteur?
mon italien s'améliore de jour en jour, le vocabulaire du nettoyage n'a plus aucun secret pour moi(chiffon, balai, serpillère, lessive, tablier... mon „vocabulaire de l'italien moderne“ acheté il y a 10 ans me sert enfin!!) et je suis devenue la reine du frottage et retournage de fromage.
134. De pis en pisils tremblent tous en me voyant arriver avec mes chiffons
Quand il ne fait pas trop chaud (ou que je ne passe pas mon après-midi à faire la sieste), je pousse jusqu'au village à bicyclette (je développerai dans un post ultérieur).
Enfin bref, il fait bon vivre ici. J'aurais d'ailleurs pu y rester toute ma vie si j'avais voulu. La nonna avait déjà pour moi des plans d'avenir: « Tu pourrais épouser Alberto et vivre dans la maison familiale avec lui ».
Il est temps de lever le camp avant que ça ne devienne critique.

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