Le catalogue d'excuses pour plagiat s'allonge donc à chaque rentrée littéraire, et on croit chaque fois qu'il sera impossible d'en trouver une plus belle que la dernière, mais non. Celle que je préfère, et de loin, c'est celle que Gilles Lapouje dévoile imprudemment mais sereinement dans un magnifique recueil de souvenirs publié cette semaine chez André Versaille : Le Flâneur de l'autre rive.
Il faut dire qu'il y a largement prescription puisqu'il y parle de sa collaboration avec Léon Tolstoï pour La Bataille de Wagram qui lui valu le prix des Deux Magots en 1987. Alors qu'il est un peu en panne d'inspiration, l'écrivain se replonge dans Guerre et Paix, mais au lieu de le relancer, sa lecture le paralyse :
" J'avais l'impression qu'il avait déjà écrit mon livre deux siècles avant que je ne le commence, et comment rivaliser avec un pareil athlète ? "