Luis Antonio de Villena | El durmiente

Publié le 13 septembre 2011 par Angèle Paoli
« Poésie d’un jour


Sebastiano Ricci (1659-1734), Vénus et Cupidon, 1700
Huile sur toile, 72 cm x 97 cm
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EL DURMIENTE

Levemente en el sol cruje un girar
de esferas. Un gozo se desprende de
los árboles. El agua bulle deliciosamente
y el aire orea el silencio como un ave.

La mano busca tenue el deseo del raso,
hay un volar de plumas en el cuarto
mientras el labio tiembla silencioso
y la vista desea todo esplendor suave.

El cuerpo se mueve, y el cabello se
ondula vaporoso, ajeno a los instantes,
presa del día el cuerpo y de sus oros.

¡Qué importan los istantes! Pura
delicia joven, el sol renueva al sueño.
¡Y el amor continúa palpitando en la carne!



LE DORMEUR

Dans le soleil à peine crisse un mouvement
de sphères. Une jouissance émane
des arbres. L’eau bruit délicieusement
et l’air comme un oiseau aère le silence.

La main cherche ténu le désir du satin,
il y a un vol de plumes dans la chambre
pendant que silencieuse tremble la lèvre
et que la vue désire toute splendeur suave.

Le corps se meut, et le cheveu
ondule vaporeux, étranger aux instants,
le corps en proie au jour et à ses ors.

Qu’importent les instants ! Pur,
frais délice, le soleil renouvelle le rêve.
Et l’amour toujours palpite dans la chair !

Luis Antonio de Villena, « Voix d’Espagne Romanciers & Poètes », Revue Europe N° 852, avril 2000, in Les Poètes de la Méditerranée, Anthologie, Éditions Gallimard | Culturesfrance, Collection Poésie, 2010, pp. 622-623. Traduction de François-Michel Durazzo.



LUIS ANTONIO DE VILLENA


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→ (sur A media voz) une notice bio-bibliographique sur Luis Antonio de Villena (+ plusieurs poèmes)



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