A Paris, de nombreux endroits sont cachés. Bien sûr, tout le monde sait que de magnifiques cours et jardins se dissimulent derrière les portes cochères. Mais savez-vous que des trésors semblables sont à la portée de tous ? Je veux parler, notamment des Passages de Paris.
Je vais donc vous présenter le passage Choiseul, que j’ai découverte par hasard, et qui a attiré mon attention par l’architecture typique qui la caractérise. C’est en 1825 que le passage fut mis en place, par l’architecte Tavernier. Pourtant, les travaux d’Haussmann et les grands magasins vont vouer les passages à une mort certaine en termes de fréquentation.
Elle fut percée à la place de 4 hôtels particuliers et dispose d’une verrière, caractéristique des passages parisiens.
Vous pouvez y entrer soit pas le 40 rue des Petits Champs, soit par le 23 rue Saint Augustin, et c’est parti pour 190 mètres de promenade dans la galerie marchande. C’est le passage le plus long de Paris.
Jetez un oeil aux marquises qui ornent l’entrée… Elles sont encore en parfait état et d’origine. Ca vaut le coup d’oeil, surtout si l’on est sensible à l’architecture.
Vous remarquerez qu’au gré des boutiques de chaussures ou de vêtements hippies, le passage Choiseul est parsemé de Galeries d’art, mais aussi de couturiers de talent. Il s’agit de l’héritage de 1970, où Kenzo y installa une boutique, redonnant un regain certain de fréquentation au passage.
Il est évident que le succès du passage Choiseul tient à son passé historique. Outre son époque et l’étape Kenzo dans les années 1970, le passage Choiseul a une spécificité littéraire. Le premier éditeur parnassien s’y est installé, et Céline y a vécu son enfance. Il décrivit ce passage où sa mère travaillait sous le nom de « Passage des Bérésinas » dans son livre Mort à crédit :
« Au passage des Bérésinas, dans les étalages, partout, y avait des nombreux changements depuis que j’étais parti… Un projet était à l’étude pour amener l’électricité dans toutes les boutiques du Passage ! On supprimerait alors le gaz qui sifflait dès quatre heures du soir, par ses trois cent vingt becs, et qui puait si fortement dans tout notre air confiné que certaines dames, vers sept heures, arrivaient à s’en trouver mal…Cloches !… Sous cloche qu’on était ! sous cloche qu’il fallait demeurer ! Toujours et quand même ! Un point c’était tout !… »
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