Libye – symétrie et propagande: le poison.

Publié le 17 septembre 2011 par Menye Alain

Après avoir préfabriqué une révolution libyenne sortie de derrière les fagots, avec surtout une vision presbyte de la société civile de la Grande Jamahiriya arabe libyenne et socialiste, les stratèges de l’OTAN, les pays occidentaux  et leurs affidés du golfe n’avaient pas mesuré la dimension ethnique de la Libye. Sans prendre ce paradigme sociétal en compte, il ne faut donc pas s’étonner qu’ils font encore du surplace en Libye. Pas besoin d’échafauder des scénarios aussi hasardeux comme les agresseurs de la Libye l’ont fait, on se dirige indubitablement vers une guerre civile voire une scission, tant que la doxa occidentale voudra éliminer de facto, un clan.

Contrairement à ce que veulent bien dire certains médias « meanstream » soumis au diktat des Gouvernements occidentaux et maîtres ès art en propagandastaffel à la Goebbels, leur ignorance du terrain libyen, de sa configuration régionale ou parcellaire, se fait jour. Comment un petit pays comme la Libye peut-il résister à la coalition armée la plus puissante du monde, se demandent enfin certains ?  A trop vouloir figer une situation de façon arbitraire, on ne peut aboutir qu’à ce genre de résultat.  

Malgré les procédés orwelliens, finalement caducs dans le conflit libyen, Mouammar Kadhafi n’est ni Hosni Moubarak l’Égyptien ni Ben Ali le Tunisien. Ceci s’explique aisément parce que ces deux pays,  l’Égypte et la Tunisie, ont toujours été pro-occidentaux et par conséquent, de l’intérieur, il a été très facile de déstabiliser ces régimes.  Or, en Libye, comme ce n’est pas le cas, il faut donc l’envahir, pour leur imposer leur point de vue et enfin faire main basse sur les richesses libyennes. Un impérialisme abscons et surtout sanguinaire, avec l’aval des propres fils de ce pays.

Avec Bani Walid et Syrte qui sont en guerre contre le régime qu’on veut leur imposer, s’agit-il encore de libération face à l’ »affreux », le « dictateur », la « terreur » Kadhafi ? Que nenni. Les « qui » aujourd’hui terrorisent les populations civiles ? Pas besoin de répondre. Il s’agit plutôt de la conquête d’un territoire par la force. La force unilatérale comme ultime syncrétisme de la re-colonisation de la Libye ne sera qu’une réponse de faiblesse, la preuve d’un échec et la résultante d’une victoire à la Pyrrhus. L’ouest libyen est kadhafiste n’en déplaise aux esprits chagrins. Le sud aussi. Alors, qu’en serait-il si effectivement il y a transposition d’une démocratie à l’européenne ? Une victoire de Kadhafi. Ainsi, pour l’éliminer,  la CPI est entrée dans le jeu morbide de destruction de la Libye.

Après l’échec de Bani Walid, hier, plus de 6000 renégats se rendent à Syrte depuis ce matin, pour tenter de prendre la ville, au temps pour moi, de libérer la ville disent-ils. On se demande contre qui. A cette allure, pendant qu’ils continueront à s’entretuer entre libyens, par la faute de l’Occident, ces derniers se serviront allègrement. Mais, face à la symétrie et la propagande ambiante, une guerre asymétrique s’installera durablement. Une guerre civile est inévitable. On ne peut construire un pays par le mensonge, la falsification et l’exclusion. Dans les villes soi disant libérées, le peuple a interdiction de parler de Kadhafi, de dire son amour de la vraie Libye. Le peuple libyen va se retourner vers celui qui les a uni durant 42 ans pour dire non aux aventuriers et aux prédateurs.