Maman prépare le repas de midi, nous l'aidons à mettre la table. C'est un beau jour de printemps. Le soleil brille.
Nous allons jouer dans la cour en attendant qu'elle nous appelle pour le repas. Soudain, derrière le mur de clôture, nous entendons le voisin qui crie. Nous appelons Maman qui sort de sa cuisine. La voisine se met également à crier. Nous ne pouvons pas savoir ce qui se passe car le mur nous empêche de voir. Ensuite, les cris sont étouffés mais ils continuent. Quelques minutes s'écoulent et nous entendons les pompiers arriver devant la maison. Nous n'osons pas bouger, nous sommes angoissés. La voisine sort de sa maison en courant, Maman est à la porte d'entrée. La voisine crie aux pompiers : "vite, c'est mon mari, vite !". C'est l'affolement.... Maman nous dit de rentrer.
Nous nous mettons à table avec la gorge nouée.
Le soir, nous apprenons que le voisin a renversé l'huile bouillante de la friteuse sur son bras et sa jambe. Comment est-ce possible ? Je suis angoissée. Dans ma tête j'imagine l'incident. Je ne comprends pas. Nous en parlons pendant plusieurs jours et Maman demande chaque matin des nouvelles à la voisine. Nous n'avons rien vu heureusement car je pense que les images de l'accident auraient marqué pour toute la vie le quartier.