L'AUTOMNE (vu par quelques poètes)

Publié le 25 février 2008 par Elisabeth Leroy

THEOPHILE GAUTIER, Emaux et Camées (1811 - 1872)

Déjà plus d'une feuille sèche

Parsème les gazons jaunis ;

Soir et matin, la brise est fraîche,

Hélas ! les beaux jours sont finis !

R. L. GEERAERT, Les sueurs de la joie (1925 - -, Belge)

Un reste de soleil sur le seuil de la brume,

Une glu chaude encore à la pente des nues

Et l'automne vous prend dans ses pattes-pelues,

Feuilles couleur de sang, de sang couleur de plumes.

MILLEVOYE Charles Hubert, Elégies, La chute des feuilles (1782 - 1816, Français)

De la dépouille de nos bois

L'automne avait jonché la terre :

Le bocage était sans mystère,

Le rossignol était sans voix.

Edouard MORIKE, Matin de Septembre (1804-1875, Allemand)

Brume : le monde y repose encore.

Bois et prairies rêvent encore.

Bientôt, quand tomberont les voiles,

Tu retrouveras le ciel bleu ;

Le monde atténué, qu'exaltera l'automne,

Ruissellera d'or chaleureux.

SARUMARU, Poèmes (VIIIè siècle, Japonais)

Au profond de la montagne,

Ecartant et foulant les feuilles d'érable

Le cerf brame ;

Et à l'entendre ainsi,

Ah ! que l'automne m'est lourdement triste !