Quand les émotions deviennent légitimes, le storytelling applaudit Le storytelling a un ressort essentiel : les émotions. Et le Figaro s'est intéressé dans un article récent aux évolutions de la perception des émotions.
Les émotions, donc, ont longtemps été mises au ban de la société. Il fallait cacher ou au minimum contrôler ces manifestations qui réveillent notre côté animal. Fût un temps, on payait même des gens pour suivre les cortèges funéraires à la place des familles. les faux pleurs étaient compris dans le package. En 1962, pas si loin, l'Encyclopédie de la psychologie qualifiait les émotions d'"orage affectif", de "perturbations des représentations mentales et de l'équilibre de l'organisme", "l'être ému ne s'appartient plus"... Ah, on comprend un peu mieux les idées de Salmon sur le storytelling, même si tout cela est périmé. Fini le
spectre des émotions. Car, oui, les émotions ont repris du poil de la bête. Les journalistes, pourtant traditionnels tenants de l'objectivité, ont même tendance à en faire trop, avec leurs questions de style Lapalissade sur les plateaux télé. Et nous-mêmes, nous nous en rendons compte : quand on se remémore des souvenirs marquants, ces derniers sont toujours émotionnels ! Les émotions ont gagné de la légitimité, même, et, dit-on aujourd'hui, sont saines. Ce sont des scientifiques, médecins et checheurs, qui le disent. Le storytelling applaudit parce que les perturbations dont parlait l'Encyclopédie, en 1962, et bien il adore ! Les perturbations sont jsutement ce qui fait une bonne histoire. Evidemment, le bémol c'est l'excès, le trop ou le pas assez, s'agissant des comportements émotionnels. Mais c'est toute la valeur ajoutée du storyteller que d'aider à trouver le bon équilibre.
Les vertus des émotions : "Aujourd'hui, on se rend compte que l'hypercontrôle induit plus de troubles à moyen terme", confiait la psychiatre Stéphanie Hahusseau au Figaro. Que faut-il alors faire de ces émotions qui nous font perdre un peu de ce sacro-saint contrôle ? "Il faut apprendre à éprouver physiquement ses émotions, ajoute-t-elle. Les vivre, donc, en tant qu'expérience, événement, histoire. C'est à dire en sachant... raison garder -raison / émotion, un jeu à deux, que le storytelling ne fait qu'encourager, la raison y a toujours eu sa place. En dépit du blabla de certains.
Nous sommes capables de gérer ces émotions. Pour Stéphanie Hahusseau, c'est en lâchant prise que cela se passe (système nerveux parasympathique). Surtout pas en "voulant" gérer, le "vouloir" (système nerveux sympathique - bien mal nommé en l'occurence) étant un facteur déclencheur de stress. "Mieux vaut simplement se recentrer sur ses sensations physiques, puis apprendre à nommer ces émotions, enfin les accepter avec bienveillance".
C'est même une question de salut, car la peur de nos émotions nous confine dans des expériences bien convenues et peu enrichissantes. Toujours selon le docteur Hahusseau : "vivre nos émotions, au contraire, nous aide à toujours aller dans le sens de nos valeurs. Alors, arrêtons de jouer aux enfants gâtés qui n'osent pas pleurer, crier ou avoir peur et construisons des vies qui en valent le coup !" Le mot de la fin de cette première partie (la deuxième abordera quelques fondements théoriques qui complèteront ce post) à Stéphane Rusinek, professeur de psychologie des émotions : "la vie serait terne sans elles. Nos émotions nous permettent de nous adapter, de nous préserver, de faire des choix. elles guident nos comportements".
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