Comme des millions de téléspectateurs français, j’ai également suivi l’interview de DSK sur TF1. Ce feuilleton médiatico-politico-sexuel continue de passionner. J’ai même réagi à chaud sur mon compte TWITTER. Mon sentiment n’a pas changé depuis hier soir.
DSK m’a paru brillant dans sa communication et brillant dans sa facilité à analyser la situation économique. On voit bien pourquoi une grande partie de l’électorat, qui sans être de Gauche, a pu être séduit par cet animal politique. Il se savait attendu par des millions de gens, il savait que ses propos seraient scrutés par des juristes en France et aux USA ; et il a bien réussi son plan « com’ » sur cet aspect. DSK aurait été un candidat redoutable en 2012, sachant habilement manier le langage et les codes de la télévision.
Mais le but avoué de cet entretien télévisé était surtout de nous expliquer ce qui s’est passé dans la suite 2806 et accessoirement de nous donner sa position sur le cas « Banon ». Je l’ai là trouvé particulièrement peu crédible sur ces points. Fréquentant régulièrement les chambres d’hôtel à l’étranger, il faudrait m’expliquer, comme à tous les hommes dans mon cas, comment draguer une femme de chambre qu’on n’a jamais vue, pour pouvoir en neuf minutes avoir une relation « inappropriée », sans la payer et sans violence… Avec ce genre d’exploit, l’individu pourrait aisément fonder une secte.
La seule information qu’il nous a fournie, c’est sa reconnaissance d’avoir commis une « faute morale ». Cet aveu paraît tellement vague qu’il en perd même son sens. A quelle morale fait-il allusion, lui qui ne voit aucun mal dans ses agissements aux USA ou en France ? Cette phrase a certainement été pesée, soupesée et testée par ses conseillers. Ils devaient certainement se dire qu’un petit aveu, des excuses à ses proches et à ses sympathisants auraient suffi à amorcer sa reconquête de l’opinion publique. Ils sont visiblement passés à côté de ce que la majorité des observateurs pensent de DSK depuis la révélation de toutes ses affaires. Pas pour rien que la grande majorité des Français ne veulent plus le voir jouer un rôle politique.
La dernière touche négative de cette interview est plus profonde encore : son arrogance. DSK ne semble même pas remarquer que la plupart de ses problèmes vient de son manque d’humilité.
Au final, une communication bien réfléchie et bien exécutée, peut s’avérer mauvaise si l’interprète manque de sincérité et d’humilité. DSK n’a pas su enlever son masque de coupable.