Voilà quelle fut la triste histoire de ma vie. Mais désormais, la prisonnière que je fus est libérée magnifiquement et je suis affranchie du temps et de l'espace. Je peux franchir les siècles pour me retrouver à mon gré en tel ou tel lieu . Telle la licorne, qui n'existe pas et existe pourtant virtuellement, j'apparais, blanche, aujourd'hui, au-dessus de ma tour ou sur les remparts de Puilaurens et, en même temps, je prends vie et forme dans les oeuvres des artistes initiés qui ont ressenti mon passage. François Villon fut le premier à me convoquer dans sa Ballade des Dames du Temps Jadis:
...La reine blanche comme lys
Qui chantait à voix de sirène...
Gérard de Nerval a éprouvé physiquement ma présence:
...Mon front est rouge encor du baiser de la reine... *
* Les Chimères