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Et cette course alors ?

Publié le 20 septembre 2011 par Bestofd
Et cette course alors ?
C'est la question que tout le monde me pose depuis la semaine dernière et que je promets de résumer par écrit ici.
Retour sur cette course féminine de 6 km au cœur de Paris (départ Pont de Iéna aux pieds de la Tour Eiffel et face au Trocadéro et arrivée devant l’Ecole Militaire) et ce qui fut pour moi une merveilleuse aventure.
Je vais vous raconter la course stricto sensu sans m'attarder sur les mois d'entraînement, car oui je me suis entraînée...pas très régulièrement au départ, puis ensuite de façon plus assidue le dernier mois, à raison de (presque) 3 fois par semaine. Ceux qui me suivent sur Twitter et sur Foursquare peuvent d'ailleurs en témoigner. Je suis même devenue maire du Parc Roger Salengro à Clichy (bon ok, il ne doit pas y avoir grand monde qui se Foursquarise arrivé au parc, mais tout de même), c'est vous dire ma motivation !
Et donc ces 6 km ?
Pour tout vous dire, comme je le disais dans mon billet précédent, j'avais parcouru la distance à l'entraînement sans tomber dans les pommes, donc je savais que c'était possible !
Nous voilà donc en route l'Homme et moi dimanche matin pour la dernière vague de départ (les organisateurs ayant conseillé aux débutants comme moi de ne pas se presser à 9h vu le nombre de participantes et forcément l'écart entre les performances de chacune), soit celle de 11h.
Je suis plutôt sereine, même si je n'ai pas beaucoup dormi la veille.
Je suis vêtue d'un corsaire de course et d'un tee-shirt anti-perspirants, ainsi que d'un sweat que je remets à l'homme avant de rejoindre la grande vague de femmes toutes affublées de leur dossard bleu (course en individuel).
Petit moment d’hésitation : je cours avec la musique ou pas ? L'Homme me met le doute, me conseil de ne pas prendre mon shuffle pour rester dans l'esprit de la course, concentrée (lui ne court jamais avec la musique mais s'entraîne avec). Je me dis qu'il doit surement mieux savoir que moi vu le nombre de courses qu'il a son actif, mais je me dis aussi que je suis la mieux placée pour savoir si je dois faire cette course avec ma musique ou pas (une femme c'est pas compliqué... C'est subtile !).
C'est que je me suis toujours entraînée avec la musique et je dois dire que dans les moments où j'étais à deux doigts de marcher, et bien entendre Prince me faisait l'effet d'une piqûre d'adrénaline.
Ce sera donc avec musique.
J'avance dans la vague sur le pont face au Trocadero dont je ne vois ni le début, ni la fin. Toutes les femmes jeunes et moins jeunes ont une pêche d'enfer, de quoi me faire oublier mes appréhensions.
J'avoue que je me sens un peu seule car beaucoup sont venues entre copines, mais bon, j'ai Beyoncé dans l'écouteur donc on dira que c'est elle ma copine pendant cette course.
Dans les rangs, l'ambiance est franchement bon enfant : ça rigole, papote, prend des photos avec les smartphones etc.
20 minutes plus tard la pluie se met à tomber mais on essaye de garder le sourire en ce disant que nous allons bientôt partir.
10 minutes après les coachs Nike qui se trouvent sur le toit d'un car de touristes face à nous , nous entraînent dans des pas de danse histoire de nous échauffer un peu.
Cela dure environ 15 minutes, et 10 minutes plus tard, la vague commence enfin à avancer.
Là je réalise que nous sommes vraiment nombreuses et qu'il faut 15 bonnes minutes pour faire partir tout le monde.
Certaines jouent des coudes. Je ne comprends pas trop dans la mesure où nous n'avons pas franchi la ligne de départ. Je veux dire, c'est pas comme si il y avait une histoire de couloirs quoi !
C'est typiquement le genre de comportements qui a le don de m'énerver.
Enfin bon, restons zen me dis-je...
Et cette course alors ?
Voilà, je franchis à mon tour cette sacro sainte ligne de départ et réalise soudain que nous démarrons sur... Une pente !
Ok, ça n'est pas la pente de la mort qui tue, mais tout de même une pente bon sang !
A la moitié j'ai déjà l’impression d'avoir épuisé tout mon stock de souffle.
Je suis dans les dernières.
Là je panique un peu, mais je ne perds pas le nord, je me dis " Rien ne sert de courir, il faut partir à point "...
Ahaha sacré moi !
Non là sérieusement, ça ne va pas du tout, nous sommes de nouveau sur du plat, et j'ai l’impression que je respire comme une dératée.
Là je décide de couper la musique pour m'entendre et retrouver un rythme cardiaque normal !
Faut pas s'emballer Mémé, on est qu'au km1
Finalement sans musique je reviens lentement à la normale, en oublie même les efforts, et ne vois pas passer le Km 2. Tout en courant à mon rythme bien entendu. Je vais pas prendre la confiance et commencer à jouer les Alison Félix sur 100 m quand il me reste 4km à parcourir !
Mais tout de même je me sens vraiment mieux et commence à dépasser des femmes qui visiblement elles ont joué les Alison Félix sur la pente !
Gniark gniark, gniark, oui je sais c'est pas trop sportif de se moquer, mais que disais-je plus haut ?
Nous arrivons au Km 3 et le stand de ravitaillement. Je suis fatiguée mais je me sens bien. Je vois l'Homme qui m'encourage et me prend en photo, donc je fais le V de la victoire (pfff complètement ratée cette photo ! Franchement il exagère !).
Au stand j'ai juste ralenti le rythme, mais ne me suis pas arrêtée car comme je vous le disais dans le billet précédent, une fois que j'ai montré à mes jambes que je peux marcher, impossible de les faire repartir autrement !
Au stand, les organisateurs ont prévu des gobelets d'eau et des morceaux de bananes. Je prends un gobelet, vide son contenu tant bien que mal (sans m'en mettre partout), puis un second, et un morceau de bananes avant de le reposer.
Je viens de boire, mais j'ai la bouche complètement pâteuse. Je sais qu'il me sera impossible de mâcher et encore moins de déglutir, donc à quoi bon ?
Voilà, nous continuons et abordons le cas des tunnels qui commencent en descendant et se terminent en... Remontant !
Je crois que nous en traversons 2 ou 3 comme ça et à chaque fois je suis à deux doigts de marcher, mais je sais que je ne dois pas, alors je lutte, tire, rentre le ventre, me tiens droite histoire de contraindre mon corps.
Et ça marche !
Il se remet à pleuvoir, et je ne sais pas si c'est la pluie qui me mouille ou la sueur. Là ça commence vraiment à être dur, mais il faut tenir. Je regarde ma montre pour voir si je peux encore réaliser mon objectif de 48 min, mais je ne me souviens même plus de l'heure à laquelle nous sommes partis !
Perdue dans mes pensées, occupée à me répéter en boucle "non tu ne marchera pas Danielle !!! " (Et ceci est très difficile car à ce stade, je crois de plus en plus en plus de femmes qui marchent !), je ne vois pas le panneau km 4 et vois subitement celui km 5 !
Ce dernier sonne comme une promesse de libération ! Vous savez quand les otages entendent le bruit de l’hélico qui se s'approche du camp ? Si, si je vous assure que j'exagère à peine !
Là je me dis que je dois tout donner, car c'est bientôt la fin et que je ne veux pas regretter. Donc je tire, tant bien que mal, mais rien à faire, mon corps justement mis à mal semble s'être installé sur un rythme qu'il ne veut pas quitter !
Je n'ai pas le courage de tenter le tout pour le tout, il doit bien rester 400 m et j'encourage même ma voisine dont les jambes elles ont déclaré forfait. Nous parcourons 100 m ensemble, avec le sourire de celles qui seront bientôt libres, puis j'ai un dernier et minuscule sursaut de 100 m, puis vraiment plus la force sur les derniers 200 m, mais les encouragements fusent de toutes part et là je vois la ligne d'arrivée !
Honnêtement, même sourire m'est difficile.
Voilà je suis arrivée. Je marche, mais mon cœur lui semble être encore en mode course et bat bien vite. J'ai la tête qui tourne, je me baisse un  peu, puis en quelques minutes tout revient à la normale.
Je suis complètement sonnée !
Un homme me dit "Bravo Danielle " en me tendant un sac qui contient ma médaille, une banane, une bouteille d'eau et une barre de céréales au cacao.
J'enchaîne les 3 derniers de façon mécanique, comme une nécessité.
Je rejoins ensuite le second sas où les organisateurs récupèrent la puce que nous portions à nos tennis.
Une d'elles me dit : "J'adore votre coiffure, je vous ai vu hier lorsque vous êtes venue récupérer votre dossard et je voulais déjà vous le dire ! ".
Je lui fais un grand sourire et vais rejoindre l'Homme qui m'attendait plus loin. Je lis dans son regard qu'il est fier de moi... normal moi aussi :)
Retour à la maison en RER C très difficile, car je me suis étirée de façon plutôt sommaire et les courbatures ne tardent pas à faire leur apparition.
Allez Hop, on termine la Saint-Yore récupération, remercie bien mes followers qui m’ont encouragé via twitter et sombre pour 2 heures de sommeil !
Au réveil, l'Homme m'annonce que j'ai fais 56 min.
Humm je ne cache pas ma déception, mais cela n'entame pas pour autant le sentiment de fierté qui m'anime.
Et cette course alors ?
J'ai une année complète pour faire mieux si je le souhaite !
Merci de tout pour vos nombreux encouragements <3
Rendez-vous les 7, 8 et 9 septembre 2012.
Qui en est ?
Plus de renseignements sur : 
la-parisienne.net

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