Et Dominique parla...

Publié le 19 septembre 2011 par Spartac
L'expiation publique n'est guère prisée dans la culture française. A celle-ci on préfère souvent des réponses par avocats interposés, loin des caméras, alors qu'il s'agit d'une culture très anglo saxonnes. C'est hier le plus acclimaté aux us américaines qui a fait son acte de contrition.
Sur la première chaine et devant des millions de spectateurs, DSK a offert sa première déclaration depuis l'affaire du Sofitel, durant près d'une demie heure. Le visage grave, le ton solennel, l'ancien meilleur candidat à la présidentielle a reconnu une "faute morale".
Ce n'est plus l'homme caracolant en tête des sondages qui s'est exprimé hier, mais un homme retourné par un ouragan judiciaire, un homme affaibli bien évidemment par cette affaire et dont il est difficile de défaire de l'image du prévenu arrivant menotté dans un commissariat de New York.
Choquant, déplacé alors qu'une procédure au civil est toujours ouverte et que l'affaire Banon suit son court? Trop facile, alors que depuis des mois la tempête s'est acharnée sur lui et que tout ses adversaires, ses anciens amis, ses connaissances se sont permis parfois des jugements sans retenue. Tout a été dit sur l'affaire du Sofitel, du plus scabreux au plus sexiste, comme lorsque un éditorialiste de renom eut une phrase toute vieille France sur le "simple troussage domestique".  DSK dans son premier exercice médiatique volontaire eut le mérite de rester digne, et de livrer son explication des faits. Se basant sur le rapport du procureur, le rendant libre il s'est expliqué en restant dans la retenue en parfait communiquant.
Parfait communiquant certes, c'est ce qu'il ressort d'une interview manifestement préparée au millimètre,  par un habitué de la médiatisation. Cependant cette première sortie n'est pas moins dépourvue de courage.
En effet, il fallait du courage pour affronter les français. Beaucoup de politicien mis sous accusation se sont présenté avec des excuses bateaux, des formules littéraires, et des dénégation hypocrites. Pas de ça hier soir, et c'est finalement l'information principale.
"If you can keep your head when all about you, Are losing theirs and blaming it on you" dis le poème de Ruyard Kipling. Face à la tempete Dominique Strauss Kahn a montré l'image d'un homme fort, s'excusant de son comportement passé, et s'inscrivant néanmoins toujours comme un homme d'action. Une fois son affaire personnelle passée au jugement médiatique, DSK s'ex exprimé sur la situation économique européenne et la question grecque notammment.
DSK a montré hier que les blessures de son accusation était encore vive. Blanchi il ne le sera jamais sans doute, avec cette faute de trop dans une histoire déjà troublée. Mais dépassant son propre cas, il a montré le caractère d'un homme responsable, conscient des enjeux économiques à venir. Nul doute qu'une fois l'orage éloigné l'homme politique qu'il semble être resté devrait jouer un rôle dans l'avenir économique de la France, et faire entendre sa voix. Finalement l'interview d'hier soir n'a pas proposé l'image d'un homme à terre mais d'un homme d'action, ce n'est pas pour rien qu'il fut présenté comme un président potentiel en somme...