Un monarque voulait pour son règne, une empreinte,
Qui fit corps avec lui comme parquets et plinthes.
Il fit quérir ses gens, conseillers ou ministres
Les priant de trouver, sous peine de sinistre,
Des réformes de ouf, gravées dans les mémoires,
Dont parleraient plus tard, tous les livres d’Histoire.
Les voilà réunis, les fidèles sherpas;
On reconnaît Prosper le fils à Khalifa,
Diplômé de Harvard et de Polytechnique,
Qui aime aussi Barbie et les films érotiques.
Et ce p’tit normalien, un certain Abitbol
Qui crée des jus de fruit au paracétamol,
Il se fait plein de flouss, de Pékin à Djerba,
Et construit son riad, près de la Mamounia.
Le souverain leur fait un discours de morale
Qui parle de Zahia, et du bien et du mal.
« Il faut faire fissa, c’est pour ça que j’vous paie
Sortez-moi le grand jeu, ou ce sera l’enfer ! »
Eh ben moi, j’ai une paire, s’écria le Prosper
Qui pourra faire mieux que mes deux beaux valets ?
Le seigneur s’emporta, devant tant d’arrogance
« Viens tu donc au château, pour jouer au Poker ?
Je vais te demander de quitter la séance
D’aller faire ton bluff, sur d’autres tapis verts ! »
« Dés demain vous aurez aux marches du Palais
Une révolution, une bombe atomique
Sur la tête de ma mère, personne n’a osé
Celui qui me croit pas, moi, Prosper, je le nique ! »
Il fallait y penser, comme l’oeuf de Colomb
Comment nous enseigner les langues étrangères
Le chef d’Etat s’écrie : il l’a fait ! oh le con !
On débarque les règles pour apprendre l’anglais
Mettant tout un bordel au collège, au Lycée.
Qui saura déclamer, en espagnol, en russe
Encore eût-il fallu, ce cours, que je le susse ?
Les professeurs rebelles entrés en résistance
Apprenaient en secret à toute l’assistance
Des leçons interdites, par chaque académie,
S’apprétant de ce fait à prendre le maquis.
Le rectorat furieux envoie ses inspecteurs
Pour faire le constat, de ce terrible affront
Dépêchant un Derrick, pour d’apprentis Teutons
Et tout un escadron, de vicieux enquêteurs.
Mais, ici, tous finirent, par se trouver complices
Pour faire remonter, des leurres à leur tutelle,
La logique le veut, que vouliez-vous qu’ils fissent ?
L’enjeu c’est le savoir, il en vaut la chandelle.
Ce poème est sans doute une mauvaise fable,
Qui porte toutefois sa part de vérité.
Avez-vous oublié l’école et les cartables,
Pour pondre des réformes, sans jamais méditer ?