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Beaux jours

Publié le 25 février 2008 par Elisabeth Leroy

Les dimanches après-midi où il faisait beau, ma grand-mère aimait sortir ses chaises et les installaient à l'ombre des pruniers, au fond de son jardin.

Elle préparait le café à la cuisine et sortait ses tasses sur la table dehors. Après le repas pris en famille, nous profitions du jardin pour nous y amuser et laisser les grandes personnes discuter des évènements récents. Petite, j'aimais me coucher dans l'herbe haute de ce coin de jardin préservé, avec mes soeurs et mon frère. Ma grand mère nous mettait une couverture par terre, comme pour un pique nique. Mon frère me prêtait ses livres. Nous allions courir après les poules. Nous inventions des histoires comme dans les films de cow boys. Mes parents et grand-parents continaient à discuter de choses et d'autres tout en nous surveillant d'un oeil.

Mais un jour, mon frère avait disparu, nous nous sommes mis à le chercher partout en criant après lui. Il ne répondait pas. Sans doute riait-il de sa cachette en nous écoutant et se moquant bien de nous. Tout le monde se mit à le chercher et nous avions très peur car, au bout du jardin, se trouvait une rivière où mon grand père aimait pêcher. L'angoisse grandissait au bout d'une demi heure. Je trouvais ridicule qu'il ne réponde pas. Je sentais l'anxiété monter, surtout chez ma maman. Moi, j'allais et venais dans l'herbe puisqu'on m'avait interdit d'aller derrière les hangars ainsi qu'à mes soeurs.

Tout le monde criait après lui et aucune réponse ne venait. Je n'étais pas inquiète mais en colère contre lui pour cette farce qu'il nous jouait.

Au bout de cette demie heure qui nous avait semblée très longue, mon frère est apparu dans le chemin, face à la rivère, entre les deux hangars, un grand sourire au milieu de sa figure et les bras en croix, ayant l'air de dire "je vous ai bien fait marcher".

Nous nous sommes tous exclamés à sa vue et mes parents ne l'ont pas trop sermoné car il s'était caché derrière des cartons, dans un des hangars. Et puis, il était assez grand pour comprendre que l'on ne doit pas faire peur aux autres ainsi.


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