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Dans les greniers

Publié le 25 février 2008 par Elisabeth Leroy

Je devais avoir 7 ans quand je suis allée pour la première fois dans le grenier de ma grand mère. Elle était gardienne et logeait dans la maison près de l'usine où travaillaient mon père et mon grand père.

Je me demandais pourquoi nous n'étions jamais allés à l'étage. Je voulais voir comment étaient les chambres. Je savais que je n'avais pas le droit, je n'y avais jamais été invitée. Je ne sais plus dans quelles circonstances j'ai pu, grâce à mon frère et ma soeur aînée, découvrir ce qui se cachait derrière cette porte, à l'étage.

Mon grand père travaillait, j'en suis certaine. Mais ma grand mère, que faisait-elle ce jour là ? Je ne me souviens plus. Je sais qu'elle n'était pas très loin et que j'ai eu le temps de regarder assez pour pouvoir vous raconter ce que j'y ai vu.

La porte était large. Elle était fermée par une grande clef. J'ai pu la tourner sans faire trop de bruit.

Il n'y avait pas grand chose dans ce grand grenier : des malles, des vieilles chaises, des planches, des cadres en bois plein de poussière....

Ce dont je me souviens c'est que j'ai ouvert les malles. J'y ai trouvé des tissus et des dentelles. Beaucoup de dentelles.

Le tissu était écru, jauni, ainsi que ces dentelles. Cela devait être des draps, des nappes et des rideaux et quelques robes qui venaient soit des parents de ma grand mère, soit de ceux de mon grand père. Je n'ai pas osé en parler.

Je les ai dépliés et repliés pour ne pas me faire gronder. Dans une autre malle, se trouvaient également des tissus mais noirs. Comme les doubles rideaux de la salle à manger. Tout cela me semblait d'un autre monde. Quand je regarde les films muets, je repense à ce grenier...

Quelques années plus tard, j'ai visité un autre grenier. Mes parents avaient loué un petit 3 pièces en Bretagne pour les vacances. Le propriétaire était menuisier mais avait beaucoup voyagé.

Pour accéder au logement, nous devions monter un escalier étroit et tout droit. Mais sur un palier, j'avais remarqué une porte sans serrure ni poignée. Ma mère nous avaient interdit de la pousser. D'ailleurs, elle résistait à nos tentatives. Mais un jour, à force de pousser, nous avons réussi à nous glisser à l'intérieur de ce qui était un grenier d'une dépendance.

Il y avait là un accordéon, des malles, des armoires. Dans les malles, se trouvaient des photos de marins, de bateaux et de notre propriétaire qui devait avoir 20, 25 ans. Egalement des lettres... Nous y sommes retournés plusieurs fois. Le propriétaire n'a rien su. Nous sommes restés discrets et avons remis en place tout ce que nous avions touché. Jamais personne ne nous a grondés. Tous les deux ans, nous passions de magnifiques vacances dans ce coin du Morbihan et rêvions de voyages sur la grande mer.

Le troisième grenier était celui de mes parents. Il fallait mettre une échelle pour y accéder. Je n'y allais pas souvent car j'avais le vertige. Avec mes soeurs, nous y mettions nos jouets anciens ou cassés. Et nous étions heureux de les retrouver quelques années plus tard.


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