La guitare 12 cordes semble une simple extension de la guitare. Sa lutherie est identique à la guitare 6 cordes.
L'histoire et l'utilisation musicale de la 12 cordes montre sa spécificité.
Elle est l'instrument de prédilection de nombreux bluesmen du Sud des Etats Unis (Texas, Mississipi, Georgie). On lui prête une origine mexicaine.
L'accord offre ainsi une richesse de timbre inégalée.
Elle ouvre la voix à tous les artifices de doublage que recherchent les guitaristes actuels.
La puissance, impératif des chanteurs ou instrumentalistes placés au coin d'une rue ou dans des salles bruyantes, est accrue grâce au double des cordes. Elle permet de rapprocher encore la guitare du piano rag ou boogie en faisant des lignes de basse de véritables mélodies et en enrichissant le rôle d'accompagnement harmonique des accords sur les 4 cordes aigües.
Un nombre double de cordes entraîne une tension supplémentaire qui a obligé les fabricants à renforcer les manches et le barrage de la table.
La virtuosité est problématique dans le cas de phrases mélodiques rapides.
La 12 cordes a surtout servi d'instrument d'accompagnement puissant et riche.
Les folksingers l'ont un peu remise à l'honneur, confrontés à la nécessité de se faire entendre dans la rue ou les clubs bruyants (John DENVER, Joan BAEZ ou GORDON LIGHFOOTPour le blues : Stéphan GROSSMAN, Léo KOTTLE).
Peu utilisée en acoustique par les jazzmen, elle a été occasionnellement mise à l'honneur par Ralph TOWNER et Larry CORYELL.L'instrument est amplifié ou électroacoustique et l'adaptation du Boléro de RAVEL par CORYELL ne laisse aucun doute sur l'usage virtuose qui peut être fait de l'instrument ainsi que sa capacité à rappeler le son d'un orchestre complet.
La 12 cordes électrique n'a jamais eu d'utilisateur célèbre
exclusif à part Roger McGUINN, le fondateur des BYRDS.