Il donne son 1er concert en 1909. Il entame une véritable croisade en faveur de la guitare, jouant dans toute l'Andalousie et cotoyant des artistes flamencos. Il en retiendra certaines techniques.
En 1916, il recueille ses premiers grands succès publics à BARCELONE et à MADRID suivis de tournées en Amérique Latine.
Il veut imposer la guitare dans les grandes salles de concert alors que l'on pensait à l'époque que sa faible puissance la limitait au salon et à la musique populaire.
SEGOVIA impose l'attaque des cordes avec les ongles de la main droite, ce qui provoque la désapprobation des disciples de TARREGA.
Il invente ses propres exercices. A force de volonté, il obtient la consécration lors d'un concert à PARIS en 1924.
Il se lie à Miguel LLOBET, Gaspar CASSADO et la pianiste Paquita MADRIGUERA, élève de GRANADOS, qui deviendra son épouse.
La liste des compositeurs qui lui ont dédié une oeuvre est interminable.
TURINA, TORROBA, RODRIGO, CASTELNUEVO, TEDESCO, PONCE, VILLA-LOBOS, ROUSSEL, MARTIN, TRANSMAN, MIGOT, JOLIVET, SAUGUET...
Enfin, Andrès SEGOVIA a longtemps fait profiter de nombreux jeunes guitaristes de son expérience en des cours qu'il donna à l'Académie Chigiana de 1950 à 1964 puis à St Jacques de Compostelle et Berckeley.
Andrès SEGOVIA a beaucoup contribué à la renaissance de la guitare classique en Amérique Latine.
Andrès SEGOVIA est aussi l'humoriste qui répondit un jour à un amateur lui demandant pourquoi il jouait si vite telle Canzo metta de Medelsohn : "parce que je le peux". En fait, si sa virtuosité put d'abord impressionner le public, elle ne suffit pas à expliquer son immense popularité. Le compositeur Alexandre TANSMAN écrivait : "il y a, dans l'art de SEGOVIA, une sorte de magie sonore envoûtante qui rend à la musique sa fin en soi, une présence, un rayonnement, un enrichissement spirituel, une communion dans la beauté". Car Andrès SEGOVIA est aussi un poète.
Il a écrit dans son autobiographie : "la mélancolie qui fait partie de la guitare, comme la couleur de vos yeux fait partie de vous-même, trouve un écho dans l'âme des hommes". Sa plus grande leçon reste son humilité, l'effacement du virtuose derrière son instrument et de celui-ci derrière la musique.