J'ai toujours aimé les recueils de nouvelles. Parce qu'on peut y papillonner, passer de l'une à l'autre, ne pas s'apesentir sur un récit qui ne nous captive pas et filer à celui d'après. Je ne savais pas à quoi m'attendre avec La Cité interdite, n'ayant jamais rien lu de François Gibault, avocat de métier, intriguée néanmois par le résumé sur la 4eme de couv :
"A travers des textes courts et cruels, François Gibault se livre à son exercice favori, l'observation méticuleuse d'une humanité dans laquelle il ne se reconnaît pas. Une bonne dose d'ironie mâtinée d'autodérision, un soupçon de perversion et le style sec et précis de l'auteur, font de ce recueil un petit bijou d'humour noir."
J'ai donc lu La Cité interdite. 18 textes mettant en scène des personnages finalement peu attachants, de part leurs défauts et leur personnalité : indifférents, cruels, misanthropes, egocentriques, mais aussi incompris, mal aimés... A l'image d'Albert qui décide de se marier avec lui-même ; Neptune qui, lui, ne supporte plus l'amour bienveillant de sa femme ; Germain qui tente de s'échapper de la médiocrité de sa vie quotidienne en tentant un dernier coup d'éclat ; Blanchette qui tente de prouver qu'elle est la meilleure des chefs derrière ses fourneaux ; Prune prête à sacrifier sa vie amoureuse par amour pour son chat, ou encore Jérémy, un peu trop fasciné par un tableau...
François Gibault met en scène des personnages à contre-courant, luttant contre la vie, les autres, embourbés dans leurs certitudes et leurs idées reçues, avec tous un point commun lourd à porter : la solitude. Des personnages auxquels on ne s'identifie pas, qu'on peut comprendre parfois, mais qui donnent juste envie de tirer des leçons de leurs histoires et d'éviter de devenir comme eux : vivre seul avec ses désirs, ses rancoeurs, ses habitudes, son petit monde et finir seul, avec soi comme seul compagnon, sans avoir vraiment été heureux.
Le tout porté par une écriture parfois trop chargée de références (on n'est pas étonnés en sachant que l'auteur à écrit une biographie sur Louis-Ferdinand Céline), un style descriptif, mettant mal à l'aise. Bref, une écriture qui sonne comme un personnage à elle toute seule et malgré tout captivante. Et au final, un livre qui se lit bien, avec un seul reget : que ces histoires se finissent parfois un peu abrutement.
La Cité interdite, de Françosi Gibault, aux Editions l'Editeur.