Les premières lignes étaient ainsi libellées
Les ténèbres homogènes, source des dieux…Ce paragraphe m’était familier. En consultant le cahier d’esquisses que j’avais effectuées lors de notre escapade à Abydos, je découvris avec stupeur que l’inscription que j’avais recopiée en dessinant le plafond du cénotaphe de Séthi Ier à Abydos était signe pour signe identique aux premières phrases du papyrus, que je n’eus aucun mal à comprendre puisqu’elles abordaient la géographie divine du territoire égyptien, scindé en quatre par deux axes sacrés. Le Nil, déifié sous la forme d’Hâpy, traversait le pays du Sud au Nord, séparant les vivants qui habitaient sur la rive orientale, des morts que l’on inhumait sur la rive occidentale. Et le soleil, Râ, qui se levait à l’est pour se coucher à l’ouest, divisait le pays en deux autres parties, la haute et la basse Égypte. Dans les eaux infinies de Noun, l’océan primordial, qui s’étendait à l’est comme à l’ouest aux extrémités du trajet du soleil, le Nil prenait sa source.
La partie supérieure de ce ciel
Est dans l’obscurité uniforme,
Dont les limites au sud, au nord,
A l’Ouest et à l’Est sont inconnues,
Ayant été établies dans les eaux de Noun,
Dans l’état inerte,
Là, il n’y a pas de lumière.
Râ n’apparaît pas là
Une région dont le sud, le nord, l’ouest et l’est
Ne sont connus ni des dieux ni des esprits,
Car il n’y a là nulle lumière.
A suivre...