
AU BON VIEUX TEMPS…
À l’ombre des bouquins, coincé sur la mezzanine de la librairie. Refaire le plein de papier imprimé. Une jeune étudiante tient la jambe du libraire avec sa biblio de socio première année. Trois pages. Que le mec détaille rapidement.
33% épuisés, 33% inutiles, 33% à survoler en bibliothèque, 1% à lire et à posséder. Pour pouvoir y revenir.
C’est grosso modo, voix douce et condescendance en prime, l’argumentaire que déroule l’ami libraire en détaillant la liste.
Se pointent deux sympathiques trouduc’. 13 ans et demi. Bagouzes aux dents, voix à l’étude, cheveux gras. Ils tailladent sec le tapis que déroule le libraire devant la jeune fille.
Bonjour. C’est possible d’acheter Mein Kampf?
L’ami libraire ne cligne plus des yeux. Il les garde en position grands ouverts.
Non. Disponible que sur commande auprès d’un éditeur d’extreme droite. Pas vraiment possible.
Les deux trouducs clignent à peine des yeux. L’un des deux se gratte le cul, tout de même. Avant de répondre.
Ah… Tant pis. Au revoir.
… Un instant de merde.
