Pas de surprise : du pur Moretti qui vous donne l'impression de regarder " Vacances Romaines" avant de réaliser que, finalement, c'est moins léger que ça ne veut bien le paraître...
Le titre ne laisse pas beaucoup de doute sur l'histoire : un pape meurt. Les cardinaux entrent en conclave afin d'élire son successeur or celui qui est élu n'entrait pas du tout dans les pronostics et, visiblement, ne s'y attendait pas non plus à tel point qu'au moment de se révéler au monde entier, il panique et prend la fuite. D'abord jusqu'à la chapelle Sixtine puis dans la ville de Rome...
Michel Piccoli est parfaitement convaincant. On appréhende complètement ses questionnements, ses doutes, ses angoisses.
Cela m'a rappelé le film " The Queen" quand Helen Mirren explique qu'elle n'a pas eu le choix, qu'elle ne peut pas aller voir ailleurs et qu'elle est plus ou moins prisonnière de son métier et que peu de personnes en ont conscience.
Le film de Moretti montre bien cet aspect des choses.
Il nous donne également l'impression de rentrer dans les arcanes du pouvoir, dans le saint des saints de la religion catholique, dans l'antre de la Pythie !
Et, dans le même temps, il nous offre la légèreté de la dolce vita romana, le délire du psychiatre cloîtré dans le Vatican, les petites mesquineries et autres faiblesses des hommes d'église...
Peut-être, justement, que c'est ce contraste d'humour et de légèreté qui marque la profondeur de la réflexion du film...
Je vous conseille donc vivement d'aller vous faire une séance de cinéma pour l'humour, pour la réflexion, pour Rome, pour Michel Piccoli, pour le talent de Nanni Moretti, pour Tchekhov, pour la dose d'humanité que le réalisateur arrive à donner aux hauts dignitaires de l'Eglise... Vous trouverez forcément un truc qui vous interpellera !
A bientôt !
La Papote