Quel genre d'émotions ? D'où viennent-elles ? Peut-on structurer, catégoriser ces émotions ?
Comme dans la première partie de cette exploration des émotions et du storytelling, ce sont de nouveau des scientifiques qui apportent les explications nécessaires.
Pour les Néo-Darwiniens :
Il y a 5 émotions de base : la tristesse, la colère, la joie, le dégoût et la peur.
Bon, jusque là rien d'extraordinaire. Par contre, les Néo-Darwiniens relient ces émotions de base à des comportements dits adaptatifs : la tristesse à la réintégration, la colère à la destruction, la joie à la reproduction, le dégoût au rejet et la peur à la protection.
En traduction storytelling, les comportements sont les messages que peuvent transmettre les récits qu'il met sur pieds.
Les théories cognitivo-physiologiques :
Pour Schachter et Singer, une dimension cognitive est à l'oeuvre : la situation-stimulus émotionnel produit un effet physiologique, certes. Mais là où cela nous intéresse au niveau du storytelling : c'est que cet impact physiologique est interprété en fonction de nos expériences passées, nous pouvons ainsi comprendre ces émotions.
Mandler précise l'expérience émotionnelle comme une évaluation de la situation qui a amené l'émotion au regard des schémas émotionnels préexistants, constitués des connaissances, croyances, normes...
L'intelligence émotionnelle :
C'est un complément du QI. Les réseaux neuronaux qui activent ces deux intelligences sont différents mais connectés. Et c'est toujours ce que nous avons dit dans le storytelling : un récit = émotion + raison.
Solvey et Mayer précisent que l'intelligence émotionnelle est l'aptitude à prendre conscience de ses propres émotions, gérer ses émotions, mais aussi l'aptitude à la motivation, l'empathie et la gestion des relations. Bien que de nature génétique, l'intelligence émotionnelle est susceptible d'évoluer sous l'influence de l'expérience, aussi.
La roue des émotions de Plutchik :
Robert Plutchik a inventé un modèle des émotions, leurs relations et leurs combinaisons.
Son modèle est composé de 8 émotions de base, opposées deux à deux :
- joie / tristesse
- sympathie / dégoût
- peur / colère
- surprise / excitation
Ce serait trop basique s'il n'y avait pas également des nuances, représentées graphiquement par des couleurs et dans uns schéma soit en rosace, soit en coupe (voir visuels).
Exemples :
optimisme => anticipation + joie / désappointement
soumission => attirance + peur / outrage
agressivité => colère + anticipation / crainte
etc.
Autant de conceptions qui nous éclairent un peu plus sur les mécanismes des émotions dans l'efficacité du storytelling.