Longtemps j'ai ignoré ce qu'était que se
réveiller "avec la tête dans le c.l". Pétillante, sémillante,
enjouée.. Hop, hop hop, je me levais avec ardeur pour attaquer une journée
faite de mille et une petites choses sans importance qui me donnait du punch. Tiens
! Faire les vitres. Oh ! Vider mes placards de leurs objets encombrants et
inutiles. Yes ! Nettoyer ce vieux truc qui traîne la haut sur l'étagère de la
cuisine et qui à force de ne pas bouger est devenu tout gras poua-poua.Quel bonheur que ces petits matins où de bonne heure et de bonne
humeur je sautais à pieds joints dans mes babouches et filais sous la douche,
active, décidée et entreprenante.C'était l'époque où chaque jour, sauf ceux là, qui étaient des
"samedis" ou des "petites vacances", je me dépêchais d'être
prête :- La douche avant lui pour qu'il ait le temps aussi d'être à
l'heure- Le petit déjeûner dans la foulée, traîner dix minutes
et rêvasser (un plaisir qui dure)- Appeler les enfants qui n'avaient plus beaucoup de temps pour se
laver les dents avant de sauter dans leur 'd'jean" et s'en aller vers le
"bahut" !- Et hop, sauter dans la polette, écouter la radio dans les
"bouchons" et souvent arriver avec quelques minutes de retard là où
le devoir m'appelait.A cette époque je me disais "vivement la retraite". En
réalité je ne me le suis jamais vraiment "dit" car j'ai décidé
d'arrêter d'aller "au bureau" bien avant cet âge fatidique qui recule
de plus en plus et d'ailleurs si j'avais attendu la "date" je n'y
serais pas encore, en retraite.Tout ça pour dire que désormais, parfois il m'arrive de me répéter
et répéter cette maxime de Stendhal : "Il faut secouer la vie, autrement elle nous ronge". * Les
enfants ont quitté le nid douillet, ils n'en sont pas loin, l'un physiquement,
le second par le coeur. Mais leur présence parfois chantante, musicale,
moqueuse, d'autres fois boudeuse, bruyante, inquiète est devenue absence.
On s'y fait, on s'y fait mais il y a "comme un manque".Et
puis on reprend avec un autre rythme : aller au cinéma plus souvent, se
consacrer à des matières négligées faute de temps voire de paresse, bref
reprendre une activité qui permet d'avoir des repères, des ponctuations, dans
des journées qui se ressemblent parfois !Stendhal
avait bien raison de donner ce conseil lorsqu'il se trouvait à Vienne dans les
armées de Napoléon, le 4 septembre 1809 à sa soeur Pauline pour qu’elle
ne se laisse pas dévorer par la vie provinciale ! Pour les Impromptus littéraires