Nous sommes aussi l'Eglise

Publié le 02 octobre 2011 par Perceval

A l’occasion de la visite du pape Benoit XVI, en Allemagne, le mouvement contestataire "Wir sind Kirche" ("Nous sommes l'Église") , a retenu l’attention du pape et des chrétiens… En effet, L’Église compte aussi des « indignés » dans ses rangs. Ils réclament notamment des eucharisties sans prêtre ou l’ordination de laïcs mariés.


« Seigneur, nous te prions pour que les autorités de l’Église et la base des croyants puissent mieux se comprendre. » Le dimanche 11 septembre, l’intention de prière résonne de façon particulière sous les voûtes de la petite église de Probstdorf, à une trentaine de kilomètres de Vienne. L’homme qui se tient derrière l’autel n’est autre que le père Schüller. Ce prêtre de 59 ans au regard bleu saphir est le chef de file de l’association Pfarrer Initiative (« les curés prennent les devants »), qui défie depuis trois mois l’épiscopat sous la forme d’un « appel à la désobéissance ». Les prêtres affirment vouloir transgresser plusieurs règles de l’Église. Ils vont donner la communion aux divorcés remariés et aux protestants. (article publié dans La Vie n° 3446 du 15 Septembre 2011).

« Si l’apôtre Paul n’avait pas fait pression sur ses chefs pour que l’Évangile soit annoncé aux non-juifs, l’Église n’existerait pas ! Si l’Église s’était remise en question à temps, on n’aurait pas eu la Réforme ! »….

Lors d’un discours improvisé adressé aux séminaristes de Fribourg-en-Brisgau, Benoît XVI médite sur le nom – "Nous sommes aussi l’Église" ( En France : NSAE ) – du mouvement de contestation ecclésiale le plus répandu et le plus actif dans les pays de langue allemande…

« Je dis parfois que saint Paul a écrit : 'Croire vient de l’écoute' non de la lecture. Le croire a besoin également de la lecture, mais il vient de l’écoute, cela veut dire de la Parole vivante, de l’encouragement des autres que je peux écouter, de l’encouragement de l’Église au long des âges, de la parole que vous donnent maintenant les prêtres, les évêques et les prochains. Le 'toi' fait partie du croire, fait partie du 'nous'. Et le fait de s’entraîner à se supporter réciproquement, est très important ; apprendre à accepter l’autre comme un autre dans son altérité, et apprendre par là qu’il doit me supporter comme étant un autre dans mon altérité, afin de devenir un 'nous', afin de pouvoir ensuite constituer un jour une communauté paroissiale, de pouvoir appeler des personnes dans l’unité de la Parole et d’être ensemble en chemin vers le Dieu vivant. »

« Lorsque nous disons : 'Nous sommes l’Église' - oui, c’est vrai : Nous la sommes nous, et pas n’importe qui. Mais, le 'nous' va au-delà du groupe qui vient de l’affirmer. Le 'nous' est l’ensemble de la communauté des croyants d’aujourd’hui et de tous les lieux et de tous les temps. Et je dis toujours : Oui, il existe, pour ainsi dire, dans la communauté des croyants la sentence de la majorité de fait, mais il ne peut jamais y avoir une majorité contre les Apôtres et les Saints, il s’agit alors d’une fausse majorité. Nous sommes l’Église, soyons-le donc ! Soyons-le par le fait de nous ouvrir et d’aller au-delà de nous-mêmes, et soyons-le avec les autres". »

En reprenant ces paroles de Benoit XVI, effectivement je pense que le «  nous »  ne peut être un "nous" qui se sépare et qui s’oppose, c’est pour cela que ces « indignés » se nomment «  nous sommes aussi l’Eglise », c’est un nous qui s’inclut dans l’Eglise de tous les lieux et de tous les temps".

Les catholiques de NSAE, sont AUSSI L’ÉGLISE « et nous voulons qu’elle soit l’Église de tou(te)s les ami(e)s de Jésus Christ (Jn 15/14), quelles que soient leurs façons de penser, de croire, de vivre ou d’aimer.

Nous voulons qu’elle prenne à son compte l’appel de Jésus Christ à la délivrance des opprimés et à la libération des exploités (Lc 4/18-19 en écho à Is 61/1).

Pour cela, nous voulons réagir à la domination des forces d’immobilisme dans l’Église et d’oppression dans la société, et contre toutes les exclusions que les unes et les autres génèrent.

Nous voulons une Église heureuse au cœur de la modernité et de la laïcité et qui sache rejoindre avec lucidité, au-delà des dogmes et des rites, la vie et les questions des femmes et des hommes de notre temps.

NOUS SOMMES AUSSI L’ÉGLISE et nous en dénonçons les dérives sectaires car nous concevons l’Eglise comme un espace de liberté pour la parole, la pensée et la recherche théologiques. »