Le Graal est à l’âme, ce que le Royaume est à l’esprit (note 1) . Le chevalier Perceval est le correspondant - inventé ( imaginaire, rêvé …) donc réel ( parce que découvert …) – de Jésus, né en Galilée, puis mort ( et ressuscité …), ce Jésus des Evangiles qui me montre la voie ( et qui est lui-même Le Chemin…) et qui donne un sens à la vie ( ll est La Vie .. !).
De Jésus et Perceval, c’est bien sûr, Lui – L’Homme Jésus, le plus « réel »… Mais,
D’une humanité qui, me semble souvent hors de ma mesure…
D’un Amour qui attend trop de moi...
Rejoindre le chevalier et travailler dans ses pas, c’est trouver le compagnon d’âme.
Apprendre avec lui, à forger ses outils ( son épée ). Etre l’apprenti des règles symboliques qui régissent l’idéal que partagent d’autres compagnons d’arme.
Tomber, souvent, à terre, dans la fange des passions humaines … et toujours, se relever, avancer …
Il y a dans les mythes, les contes, tous les mystères que contiennent notre psyché. Pour ce qui me concerne, la méthode - pour pratiquer le Chemin qu’est le Christ – s’enrichit d’une connaissance symbolique… Cette « connaissance de soi » n’est pas qu’intellectuelle, elle est opérative par la pratique du conte ( et plus encore profondément par le mythe …) et précisément du Conte du Graal …
La gloire du chevalier s’exprime autant dans le combat, que dans l’allégeance qu’il fait à sa dame. « dans tous les récits initiatiques, le héros masculin représente à la fois le corps et l’âme ( les sens, la sentimentalité, le psychisme )tandis que la femme représente l’esprit ( sapience, intelligence du cœur, le pneuma) » J KELEN …
On comprend que dès le moyen-âge, l’Eglise ait essayé de faire de la Dame, la personnification de l’Eglise romaine ou de Marie… Mais la « fin’amor » ne méprise pas le corps… Le chevalier chevauche entre la cité terrestre ( ou le jardin… ) et la Jérusalem céleste… Entre chair et « corps glorieux »…
(1) Selon l’enseignement de Pères, l’humain est « chair », c’est à dire : corps, âme ( psyché) et esprit (pneuma ). Et c’est la chair, avec un « corps glorieux », qui est appelée à ressusciter.